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Société

Pentecôte : le casse tête de la journée de solidarité

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Déclarée journée de solidarité par le gouvernement Raffarin en 2004, le lundi de Pentecôte est devenue un véritable casse-tête pour les patrons et les salariés. Comment s'y retrouver quand certains travaillent et d'autres non ? Décriée, cette journée rapporte chaque année 2 milliards d'euros.

Chaque année depuis son instauration, c’est un véritable casse-tête. Le lundi de Pentecôte est officiellement férié, mais c’est aussi le jour qui a été choisi en 2004 par le gouvernement Raffarin pour la journée de solidarité. Une journée qui génère chaque année plus de 2 milliards d'euros (2,31 milliards en 2011, 2,24 milliards en 2010) et aide à la prise en charge des personnes âgées ou handicapées (elle est versée à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie).
Cette journée de solidarité peut être effectuée le lundi de Pentecôte ou un autre jour férié (hors 1er mai), ou encore être retenue sous forme de RTT, et même être étalée sur l'année. Tout dépend des accords d’entreprise. Mais pas facile de s’y retrouver pour les salariés et les employeurs.

« Au moins je ne bosserai pas pour rien »

Il y a ceux qui ne travailleront pas, comme Etienne, éditeur : « Je ne travaille pas lundi parce que mes enfants n'ayant pas d'école, je suis obligé de les garder ». Et il y a ceux qui iront au travail, comme Abdoul, paysagiste : « Je n'ai pas le choix, je viendrai au boulot. On voit tout le monde en repos, et nous on travaille. Ça fait un peu bizarre. Mais bon, le fruit de cette journée va être versé aux personnes âgées. Au moins je ne bosserai pas pour rien ». « Mon souhait c'était de faire travailler mes salariés lundi, explique sur RMC le patron d’un cabinet de lobbying. Mais les faire venir au travail et constater qu'ils ne peuvent pas avancer parce que le téléphone de leurs interlocuteurs sonne dans le vide, c'est totalement inenvisageable ».

« Pourquoi pas une semaine de travail gratuite ? »

Voilà au moins un sujet qui rapproche patronat et syndicat. Pour Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, cette journée « C'est le bazar, c'est inéquitable. Par exemple, on va obliger une caissière de supermarché à travailler un jour férié sans être payé. Pourquoi pas une semaine de travail gratuite ? Et pourquoi pas toute la vie ? Ça s'appelle de l'esclavage. On nous dit, cette journée de salaire, c’est pour financer la dépendance. C’est faux. Chacun peut remarquer sur sa feuille de paie que tous les mois on lui retire 0,3% qui finance cette caisse de solidarité ».

La Rédaction avec Yann Abback