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Patrice de maistre dit avoir rencontré bernard madoff deux fois

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PARIS (Reuters) - Le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, déclare avoir rencontré à deux reprises le financier...

PARIS (Reuters) - Le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, déclare avoir rencontré à deux reprises le financier américain Bernard Madoff sans s'être "douté de rien" au sujet de l'escroc du siècle.

Dans un entretien au Journal du dimanche, paru samedi, il assure qu'il aurait immédiatement retiré l'argent investi par l'héritière de l'Oréal dans ses affaires s'il avait eu le moindre doute sur la probité de l'homme d'affaires.

Patrice de Maistre a été entendu jeudi à Paris comme témoin par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke dans l'enquête sur l'escroquerie Madoff, dont le préjudice mondial est évalué à 65 milliards de dollars, dont 500 millions d'euros en France au moins.

L'enquête française a montré que la structure créée dans les années 1990 pour attirer des épargnants chez Bernard Madoff était Oreades, un fonds détenu par L'Oréal, déposé à la BNP.

Patrice de Maistre affirme que les investissements de Liliane Bettencourt remontent à 1997 et qu'ils ont été "initiés" par ses prédécesseurs, lui-même n'ayant pris ses fonctions qu'en 2003.

Il dit avoir rencontré Bernard Madoff la première fois en 2006 et une autre fois en septembre 2008, "deux mois et demi avant sa chute".

"Les deux fois, je l'ai vu à New York, dans ses bureaux, environ une heure, comme je voyais d'ailleurs à Manhattan une dizaine de personnes qui géraient des fonds de Liliane Bettencourt", explique-t-il dans les colonnes du "JDD".

"Je ne me suis évidemment douté de rien. Ses placements avaient l'air sensés et réguliers", assure-t-il.

Selon Patrice de Maistre, Liliane Bettencourt "a perdu les 22 millions" d'euros "placés dans Luxalpha", un fonds d'investissement basé au Luxembourg qui a basculé les sommes d'épargnants européens dans les sociétés de Madoff.

Saisi en mai 2009 par des plaintes en France, le juge Renaud van Ruymbeke cherche à faire la lumière sur les ramifications de cette escroquerie historique pour la finance.

Elle reste mystérieuse puisqu'aucun procès ne s'est tenu aux Etats-Unis, où Bernard Madoff a plaidé coupable et accepté en juin 2009 une peine de 150 ans de prison, qu'il purge actuellement, ce qui a coupé court à l'enquête du FBI sur d'éventuelles complicités ou complaisances.

Gérard Bon, édité par Laure Bretton