BFMTV
Société

Paris: les migrants ont quitté la caserne vers des centres d'hébergement

Une centaine de migrants, qui occupaient depuis la fin d'après-midi jeudi une caserne désaffectée à Paris ont quitté les lieux peu après 23h pour regagner des centres d'hébergement

Une centaine de migrants, qui occupaient depuis la fin d'après-midi jeudi une caserne désaffectée à Paris ont quitté les lieux peu après 23h pour regagner des centres d'hébergement - BFMTV

Quelques minutes plus tôt, une proposition de 110 places d'hébergement situées à Paris et à Nanterre avait été faite par l'Etat et la mairie aux migrants qui occupaient depuis la fin de l'après-midi une caserne désaffectée du 10e arrondissement.

Les 150 à 200 personnes, dont une petite centaine de migrants, qui occupaient depuis la fin d'après-midi jeudi une caserne désaffectée à Paris ont quitté les lieux peu après 23h pour regagner quatre sites d'hébergement à Nanterre et dans la capitale. Quelques minutes plus tôt, une proposition de 110 places d'hébergement a été faite par l'Etat et la mairie de Paris aux migrants.

"C'est une victoire pour les migrants. Ils vont être logés, nourris et soignés. Certains en ont besoin. Mais la question des migrants n'est pas résolue ce soir (jeudi)", a estimé Emmanuelle Becker, conseillère de Paris (PCF). "Je suis soulagé, mais je n'ai aucune idée de ce qui va se passer après", a confié Ali, un Soudanais.

En début de soirée, une centaine de personnes massées à l'extérieur pour afficher leur soutien avaient provoqué quelques échauffourées avec les forces de l'ordre. Certaines personnes ont tenté de pénétrer dans le bâtiment à l'aide d'échelles et les CRS ont lancé deux charges avec gaz lacrymogène, vers 21h30 et 22h, pour les mettre hors de portée de l'édifice.

Environ 300 personnes, dont environ une centaine de migrants, avaient quitté ce jeudi le jardin associatif du "Bois Dormoy", à Paris, pour s'installer dans cette caserne de pompiers désaffectée à quelques centaines de mètres de là. Ils ont investi vers 18h30 la caserne Château-Landon, bâtiment de quatre étages en briques blanches et rouges situé près de la Gare du Nord (10e arrondissement) et désormais utilisé par l'Armée du Salut pour distribuer des repas.

Grande confusion et vive tension

Les migrants s'étaient installés durant la nuit de lundi à mardi dans le jardin associatif du "Bois Dormoy", dernière étape d'une errance débutée pour certains le 2 juin avec le démantèlement du campement de La Chapelle. Environ 170 d'entre eux ont passé la nuit de mercredi à jeudi au "Bois Dormoy", selon des militants présents.

Le déplacement jusqu'à la caserne s'est opéré dans la plus grande confusion. Les soutiens aux migrants, issus de tendances politiques et associatives diverses, n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la destination, certains échangeant même des coups.

Offre d'hébergement

"Des individus irresponsables" qui, "depuis plus d'une semaine, instrumentalisent cyniquement la situation dramatique dans laquelle se trouvent les migrants à des fins purement politiciennes", ont tancé le ministre de l'Intérieur et la maire de Paris dans un communiqué commun.

"Les pouvoirs publics ont renouvelé ce soir leur offre d'hébergement aux migrants présents dans ce square. A la demande de la Ville de Paris, la Préfecture de police a mis à disposition des bus permettant aux migrants de rejoindre ces hébergements", expliquent Bernard Cazeneuve et Anne Hidalgo.

Ces "individus irresponsables se sont interposés et ont fait évacuer le bus dans lequel les migrants avaient pris place, pour leur faire gagner une caserne désaffectée et insalubre, présentant qui plus est des risques majeurs pour ses occupants, déplorent-ils.

"La situation des migrants commande une attitude de responsabilité", insistent le maire et la ministre. Présent sur place, Julien Bayou, porte-parole national d'EELV, a de son côté affirmé que "contrairement à ce qui se dit, il y a peu d'excités et une grosse centaine de personnes de tous âges en soutien". "C'est incroyable de voir l'incapacité de la ville et de l'Etat à gérer la situation autrement que par la violence,quitte à laisser pourrir la situation", a-t-il ajouté.

A.S. avec AFP