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Société

Paris: le centre pour SDF du 16e accueille ses premiers pensionnaires

Un centre d'hébergement pour sans-abri vient d'ouvrir dans le 16e arrondissement de Paris. Ce projet a été contesté par les habitants des rues avoisinantes pendant de longs mois. Si leurs coeurs balancent toujours aujourd'hui, la colère est retombée et les premiers pensionnaires du centre ont pu prendre possession de leurs chambres.

Un centre d’hébergement pour sans-domicile-fixe vient d’ouvrir au cœur du 16e arrondissement de Paris. Ce projet, qui a suscité la colère de nombreux riverains du quartier emmenés par le maire (LR) de l’arrondissement, Claude Goasguen, a auparavant connu une histoire mouvementée. En mars, plus de 40.000 personnes avaient signé une pétition contre ce "nouveau Sangatte", en référence à l'ancien centre pour migrants de Calais, et une réunion d'information avait failli virer à la foire d'empoigne.

Il y a un peu moins de trois semaines, un début d'incendie, sans doute volontaire, avait même touché le bâtiment. L'association Aurore, qui gère le centre, avait dû renforcer la surveillance des lieux.

Depuis quelques jours cependant, l’endroit a pu ouvrir ses portes et accueillir ses premiers pensionnaires. Seize familles à la rue s’y sont ainsi installées cette semaine. Ferima Coulibaly est arrivée avec son mari et leurs enfants ce mercredi, parmi les premiers occupants. Ils se sont installés dans une chambre de 19m2: un lit parental et un lit superposé pour les filles, séparés par une salle de bain.

"Je suis soulagée" dit la jeune femme. "Ici, on mange à notre faim et tout le monde est gentil. C'est beau et c'est calme."

Des riverains toujours mitigés

Au total, 27 adultes et 24 enfants vivent déjà sur place. Des personnes isolées vont bientôt les rejoindre. Composé de plusieurs modules en bois, le centre, de 196 mètres de long et 8 mètres de large, est installé dans l'Allée des Fortifications, en lisière du Bois de Boulogne à quelques dizaines de mètres d'immeubles cossus.

Revenant sur la contestation soulevée par le centre dont il a la responsabilité, Pierre Coppey, président de l’association Aurore assure: "Il y a eu des mots malheureux mais on a été très bien accueilli par les riverains". Quelques habitants de ce quartier chic de Paris ont donné leur sentiment au sujet de cette ouverture sur notre antenne. Si la colère est retombée, les avis restent partagés sur la question.

Bientôt 200 pensionnaires

Pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a voulu ce projet, celui-ci est une réponse "digne" et "concrète" à la précarité. "Il y a des femmes, des enfants, des bébés à la rue à Paris, et ce n'est pas acceptable", a déclaré l'édile en visitant les lieux. A ses côtés, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a expliqué que ce type de bâtiment modulaire, prévu pour trois ans avant d'être démonté et peut-être installé ailleurs, s'inscrit dans une volonté gouvernementale "d'augmenter considérablement nos capacités d'hébergement d'urgence".

Dans quelques semaines, 200 personnes vivront dans les lieux, soit dans des chambres familiales, soit dans des chambres de 9m2 destinées à une personne seule. Elles recevront trois repas par jour et seront accompagnées par des travailleurs sociaux.

R.V. avec AFP