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Paris "favorable" à un accord de libre-échange transatlantique

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PARIS (Reuters) - La France accueille "favorablement" la perspective d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis,...

PARIS (Reuters) - La France accueille "favorablement" la perspective d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, mais sera vigilante sur certains points, notamment l'agriculture, a déclaré mercredi Laurent Fabius.

Après l'échec de pourparlers ces vingt dernières années, les négociations entre les deux rives de l'Atlantique sur la conclusion d'un accord élargi sur le commerce et les investissements, prévues d'ici juin, semblent devoir aboutir.

"Nous savons que notre dialogue politique doit se fonder sur une relation transatlantique forte, notamment sur le plan économique", a déclaré mercredi Laurent Fabius lors d'un point presse aux côtés du secrétaire d'Etat John Kerry, qui effectue actuellement une tournée en Europe.

"Nous accueillons favorablement la perspective d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, dès lors bien sûr que cet accord sera favorable aux deux parties, et qu'il contribuera à la croissance et à l'emploi à la fois en Europe, aux Etats-Unis, et en France", a-t-il ajouté.

"Nous serons vigilants sur un certain nombre de sujets", a-t-il toutefois souligné, mentionnant notamment l'agriculture, les services audiovisuels et la propriété intellectuelle.

Un projet d'accord transatlantique a été bloqué par la France en 1998, qui redoutait à l'époque que l'Union européenne ne soit obligée à des concessions sur le commerce agricole.

Le commerce agricole demeure le principal point d'achoppement entre l'UE et les Etats-Unis, et la réduction des taxes dans l'agriculture devrait constituer le volet le plus difficile des discussions.

"UNE BELLE OPPORTUNITÉ POUR NOUS TOUS"

Mais les déclarations favorables à la conclusion d'un accord avant fin 2014 se multiplient en Europe et les propos du chef de la diplomatie française contrastent avec les réactions plus prudentes qui avaient accueilli l'offre faite par Barack Obama dans son discours sur l'état de l'Union, début février.

Il constituerait l'événement le plus important dans l'histoire du commerce international depuis la création de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) en 1995.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, qui recevait également John Kerry, a déclaré mardi que Berlin souhaitait voir débuter les négociations cet été, estimant qu'un partenariat apporterait "de la croissance et des emplois".

La chancelière allemande en personne a souligné la semaine dernière l'importance d'un tel accord, afin que l'Europe et les Etats-Unis s'entendent sur des normes commerciales et technologiques communes.

"Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissements que le président Barack Obama vient d'annoncer est vraiment une belle opportunité pour nous tous", a de son côté répété mercredi le secrétaire d'Etat américain.

"C'est l'occasion, grâce à des échanges libres et non faussés, de relancer la croissance économique, de restaurer la compétitivité, de créer des millions d'emplois des deux côtés de l'Atlantique", a-t-il ajouté, rappelant que l'Union européenne est le premier partenaire commercial des Etats-Unis.

Cet accord de libre-échange pourrait accroître d'environ 0,5% la croissance européenne d'ici 2027, et de 0,4% celle des Etats-Unis, avec 86 milliards d'euros de recettes supplémentaires par an pour l'UE et 65 milliards d'euros outre-Atlantique.

Chine Labbé, édité par Yves Clarisse