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Société

Paris et Berlin d'accord sur la crise de la dette en zone euro

Nicolas Sarkozy et la Chancelière allemande Angela Merkel. Paris et Berlin affichent leur unité de vues sur la gestion de la crise de la dette dans la zone euro à la veille du 13e conseil des ministres franco-allemand et à une semaine du Conseil européen.

Nicolas Sarkozy et la Chancelière allemande Angela Merkel. Paris et Berlin affichent leur unité de vues sur la gestion de la crise de la dette dans la zone euro à la veille du 13e conseil des ministres franco-allemand et à une semaine du Conseil européen. - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Paris et Berlin affichent leur unité de vues sur la gestion de la crise de la dette dans la zone euro à la...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Paris et Berlin affichent leur unité de vues sur la gestion de la crise de la dette dans la zone euro à la veille du 13e conseil des ministres franco-allemand et à une semaine du Conseil européen.

L'Elysée juge inutile de débattre aujourd'hui de la création d'obligations européennes ("E-Bonds") proposée par le Luxembourg et l'Italie mais rejetée par la chancelière Angela Merkel.

Paris, comme Berlin, jugent également suffisant le Fonds européen de stabilité financière (FESF) de 750 milliards d'euros créé après la crise de la dette grecque et que l'Eurogroupe a décidé fin novembre de rendre pérenne à partir de 2013.

Une fois n'est pas coutume, le conseil des ministres franco-allemand de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, semble devoir se tenir vendredi sous un ciel politique dégagé.

Il devrait d'ailleurs durer à peine quatre heures, visite de la cathédrale de Fribourg et déjeuner de travail compris, et la délégation française ne comprendra que neuf ministres, dont le chef du gouvernement, François Fillon.

La précédente de ce forum, en février 2010, s'était tenu dans un climat plus lourd, sur fond de crise grecque et de tractations laborieuses sur l'avenir de l'avion militaire A400M.

Il avait néanmoins abouti à l'adoption d'une feuille de route pour les 10 prochaines années sous la forme d'un catalogue de 80 projets communs pour relancer le "moteur franco-allemand".

PRESSION DES MARCHÉS

Rien d'aussi ambitieux cette fois-ci si ce n'est que la pression des marchés sur les pays européens les plus fragiles ont continué à peser sur l'euro.

Le Conseil européen des 16 et 17 décembre doit entériner un projet de révision du traité européen, condition d'une pérennisation du mécanisme de gestion de crise.

Paris et Berlin étaient parvenus à un compromis sur la question dès le 18 octobre à Deauville, ce qui a facilité un accord au niveau de l'Eurogroupe le 28 novembre à Bruxelles.

La France rejoint aujourd'hui l'Allemagne dans son refus d'envisager la création d'E-bonds et d'augmenter le FESF.

"Aujourd'hui, nous avons un dispositif qui a été agréé par l'ensemble des pays européens à l'Eurogroupe (...), un mécanisme permanent intergouvernemental de soutien en cas de crise qui fonctionne selon des règles précises", souligne l'Elysée.

La création d'"E-Bonds" au niveau de la zone euro a été proposée par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti.

"Ce n'est pas une proposition très nouvelle", estime l'Elysée. "Elle pose des difficultés, notamment d'aléas de moralité, de partage des coûts et des gains des émissions."

LA TAILLE DU FONDS SUFFISANTE

La présidence française estime également que la question d'une augmentation du FESF ne se pose pas aujourd'hui.

"Le fonds a une taille qui lui permet de faire face aux éventuelles demandes", explique-t-elle. "La question ne se pose pas aujourd'hui de son augmentation, tout en sachant que nous sommes toujours prêts à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder la stabilité de la zone euro dans son ensemble."

Pour Paris comme pour Berlin, il est clair qu'il s'agit bien d'un mécanisme intergouvernemental et non communautaire. Il ne s'agit donc pas d'élargir les compétences de l'Union.

L'Elysée fait par ailleurs état d'une "grande convergence de vue" franco-allemande sur le budget de l'Union européenne et sur "la nécessité de dépenser mieux plutôt que dépenser plus".

Fribourg sera l'occasion pour Nicolas Sarkozy et Angela Merkel d'évoquer la coopération entre Paris et Berlin sur la présidence française du G8 et du G20 et le renforcement de la coopération économique bilatérale.

Le président français a fait de la réforme de la fiscalité du patrimoine en France, au nom de la convergence fiscale entre les deux pays, un de ses chantiers prioritaires pour 2011.

On admet cependant du côté français que Paris est, en la matière, plus demandeur que Berlin et que, s'il y a convergence, ce sera plutôt de la France vers l'Allemagne.

Le gouvernement français a demandé à la Cour des comptes de se pencher sur la question pour 2011.

Edité par Yves Clarisse