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Société

Paris: des habitants du 18e arrondissement opposés à l'arrivée de migrants dans leur quartier

Des résidents de la rue des Poissonniers expriment leur exaspération après l'annonce de l'arrivée d'une centaine de migrants dans un gymnase du quartier.

Les tensions se font de plus en plus vives à Paris au sujet de l’accueil des migrants. Alors que les habitants d’un immeuble du 19e arrondissement ont décidé d’organiser des maraudes pour engager le dialogue avec des exilés qui dorment chaque nuit au pied de leur immeuble, un groupe de résidents de la rue des Poissonniers dans le 18e arrondissement fait part à son tour de son exaspération.

En cause, l’annonce de l’arrivée prochaine d’une centaine de migrants dans le gymnase voisin amené à devenir un centre d'accueil. "On s'était dit qu’enfin on allait être tranquilles parce qu’on n’a plus la toxicomanie au sein de l’immeuble. Nous n’avons plus la prostitution dans les halls. Les enfants qui sortaient le matin pour aller à l’école avaient affaire à cela. Maintenant, on se dit qu’on a le droit à la paix et la tranquillité", explique une résidente.

"Les habitants ont le droit d'être concertés"

De son côté, Aline Weber, directrice de la communication de la mairie du 18e arrondissement rappelle que ce quartier "a beaucoup donné pour la solidarité et l’accueil des personnes en difficulté et donne encore beaucoup". "Les habitants […] n’ont pas besoin d’avoir encore un lieu d’accueil à quelques pas d’autres établissements qui sont là aussi pour accueillir des personnes migrantes", ajoute-t-elle.

D’après elle, le gymnase est encore "utilisé par les enfants et les écoles pendant l’année". "La rentrée est lundi. On a besoin d’un lieu aussi pour la pratique du sport et les habitants ont le droit d’être concertés et on a le droit nous aussi d’être informés", conclut-elle.

"On ne peut pas travailler sur la question migratoire sans pédagogie"

Invité sur BFM Paris ce mercredi soir, Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile estime qu’"on ne peut pas travailler sur la question migratoire sans faire un travail de pédagogie". "On a jamais peur que de ce qu’on ne connait pas", assure-t-il.

Et Pierre Henry de se montrer plus compréhensif avec les habitants de l’est parisien: "Que les gens, notamment dans le 18e et 19e qui sont des arrondissements très accueillants depuis trois ans, disent au bout d’un moment ‘Attendez, là on a des difficultés, on n’en peut plus', oui bien sûr il faut tenir compte de cela. Ce n’est pas la même chose quand on assiste à des refus alors même qu’il n’y a pas l’ombre d’un immigré dans la commune".

Paul Louis avec BFM Paris