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Société

Paris capitale de l'art contemporain le temps de la 37e fiac

Oeuvre de l'artiste marocain Mounir Fatmi, baptisée "J'aime l'Amérique" (2010) et exposée dans le Jardin des Tuileries. Près de 200 galeries de 24 pays participent à la 37e Fiac qui se déroule jusqu'à dimanche dans la capitale française. /Photo prise le 1

Oeuvre de l'artiste marocain Mounir Fatmi, baptisée "J'aime l'Amérique" (2010) et exposée dans le Jardin des Tuileries. Près de 200 galeries de 24 pays participent à la 37e Fiac qui se déroule jusqu'à dimanche dans la capitale française. /Photo prise le 1 - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Le monde de l'art contemporain se retrouve cette semaine à Paris à l'occasion d'une 37e Fiac appelée à...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Le monde de l'art contemporain se retrouve cette semaine à Paris à l'occasion d'une 37e Fiac appelée à conforter la nouvelle attractivité de la capitale française dans un secteur qui a plutôt bien résisté à la crise.

Près de 200 galeries de 24 pays participent à ce rendez-vous déroulé jusqu'à dimanche entre le Grand Palais, la Cour carrée du Louvre en passant par le jardin des Tuileries, où des oeuvres monumentales ont été installées.

On y trouve au milieu d'un bassin un arbre blanc signé du Suisse Ugo Rondinone et, sur la pelouse, une sorte de mikado géant baptisé "J'aime l'Amérique" du Marocain Mounir Fatmi.

Rendez-vous de spécialistes, la Foire internationale d'art contemporain est aussi un événement grand public, qui vient y admirer les dernières créations d'artistes consacrés et dénicher les stars de demain tout en se laissant surprendre par le foisonnement créatif.

Malgré les grèves, les organisateurs comptent faire au moins aussi bien que l'an dernier, qui avait vu affluer près de 81.000 visiteurs, soit une hausse de 18% par rapport à 2008.

"Les gens viennent comme dans un grand musée et j'en suis très heureuse. Ça plaît à tous les galeristes et certainement aux artistes", explique Jennifer Flay, directrice artistique de l'événement depuis sept ans.

"L'art n'est pas fait pour un microcosme. C'est fait pour le public et c'est l'expérience de la création d'aujourd'hui", ajoute la Néo-Zélandaise, qui cumule depuis cet été sa fonction avec celle de commissaire général.

La France sera logiquement la plus représentée avec 72 galeries (soit 38%), devant l'Allemagne et les Etats-Unis.

Soixante-trois galeries participent pour la première fois à cette édition qui signe aussi l'arrivée ou le retour de pays comme le Mexique, le Japon, la Corée du Sud, la Roumanie et l'Irlande.

OUVERTURE D'UNE GALERIE GAGOSIAN

L'an dernier, le niveau de ventes s'était bien tenu à la Fiac, atteignant parfois plusieurs millions de dollars pour certaines grosses galeries.

L'édition 2010 coïncide avec l'implantation à Paris, dans un immense espace situé rue de Ponthieu, dans le VIIIe arrondissement, du New Yorkais Larry Gagosian, l'un des galeristes les plus puissants du monde qui compte Richard Serra et Damien Hirst parmi ses protégés.

L'exposition inaugurale accueille Cy Twombly, connu pour ses décors dont l'un orne une salle du musée du Louvre.

Jennifer Flay y voit "un signe très puissant de la nouvelle attractivité de Paris et l'attachement de Larry Gagosian à cette ville, où il vient très souvent".

Pour la directrice artistique, 2010 est l'année de l'après-crise, qui a permis une régulation du marché de l'art.

"Personne ne s'attendait à une crise mondiale et monétaire de si grande envergure, mais tout le monde prévoyait un 'downturn', un revers", explique-t-elle. "Les gens s'y sont préparé et peu de galeries ont fermé. Ils s'en sont mieux sorti en Europe occidentale car ils n'étaient pas très endettés".

Selon elle, les clients français ont largement contribué à soutenir le marché.

"La tradition de la collection est très enracinée en France, où il est marginal de s'offrir une oeuvre pour s'acheter un statut social", explique-t-elle.

"Les galeries apprécient leur niveau de connaissance, l'élégance dans les rapports qui ne se limitent pas, comme au moment de la grande frénésie, à 'how much?' ('combien ?')".

La Fiac coïncide avec de nombreuses expositions à même de rassasier les amateurs d'art de passage à Paris: Claude Monet au Grand Palais, Jean-Michel Basquiat au musée d'Art moderne, Arman au Centre Pompidou ou encore "Fleurs fraîches", dessins de David Hockney sur iPad et iPod à la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent.

Edité par Yves Clarisse