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Pari stupide à Clermont-Ferrand: il se tue en buvant 56 "shooters" d'alcool

La dernière photo de Renaud, juste avant de boire ses shooters d'alcool.

La dernière photo de Renaud, juste avant de boire ses shooters d'alcool. - BFMTV

VIDÉO - L'homme se trouvait en compagnie de sa fille de 21 ans et de quelques amis dans un bar. Il est décédé des suites d'un coma éthylique le lendemain.

C'est un pari qui a mal tourné: samedi, Renaud, père de famille de 57 ans, est mort des suites d'un coma éthylique après avoir ingurgité dans la soirée la veille dans un bar de Clermont-Ferrand 56 "shooters" d'alcool, des petits verres contenant de l'alcool fort et bus généralement d'une seule rasade. 

Une enquête est en cours et sa fille, une étudiante de 21 ans, présente au moment des faits, envisage de porter plainte pour homicide volontaire "s'il s'avère qu'il y a une personne impliquée", a-t-elle confié à BFMTV (voir la vidéo ci-dessous).

"Je sais très bien que ça ne ramènera pas mon père, mais si ça peut éviter à des personnes de vivre la même chose que moi, je le ferai", explique-t-elle. La jeune fille, qui vivait juste avec son père, se retrouve seule aujourd'hui.

Transporté ivre à l'hôpital

Vendredi soir, elle passait la soirée dans un bar avec son père et quelques amis, en centre-ville. "Mon papa avait un petit coup de blues, donc il est venu avec nous", raconte-t-elle. Voulant battre le record de 55 cocktails d'un précédent client, affiché sur un tableau dans le bar, le père de famille décide alors d'ingurgiter 56 petits verres d'alcools forts à la chaîne.

"Il a englouti une trentaine de verres en l'espace d'une minute", raconte une source policière. "L'euphorie autour, les gens qui vous encouragent, ça donne envie d'aller plus loin", regrette de son côté sa fille.

Ivre et somnolent, l'homme est alors conduit à son domicile avant de tomber dans le coma. Il est pris en charge par les pompiers et le SAMU. Il décédera le lendemain au CHU de Clermont-Ferrand, "d'un coma éthylique suivi d'un arrêt cardiaque", explique sa fille.

Le bar "incitait à la surenchère"

Le gérant, qui a été entendu librement par les enquêteurs, explique que ce client "buvait beaucoup trop vite" et qu'il lui a dit "stop" après que ce dernier eut absorbé une trentaine de "shooters" d'affilée. "J'ai été très affecté par cette affaire qui s'est déroulé dans mon établissement. L'ensemble de mes pensées vont vers sa fille et sa famille", explique-t-il sur BFMTV.

Mais sa version est démentie par la fille du quinquagénaire: "Il ne lui a jamais dit de s'arrêter. Mon papa est décédé de lui-même mais les verres ont été servis par le bar. Ils lui ont servi 15 shooters, puis 30. Là, ils lui ont dit qu'il n'était plus qu'à douze verres du record. Mon père les a commandé. Ce n'est que lorsqu'il a bu et réglé les 56 verres qu'ils lui ont dit de partir", affirme la jeune femme, qui attend les résultats de l'autopsie pratiquée il y a trois jours. "Il y a aussi l'affiche de l'établissement indiquant le record à battre, qui incite à la surenchère."

Si sa responsabilité est engagée, le patron du bar pourrait être poursuivi pour "non-assistance à personne en danger", selon la police. Un dossier administratif sera également transmis prochainement à la préfecture qui pourra décider de prendre un arrêté de fermeture de l'établissement.

A. G. et C. P. avec A. Heulard et O. Jouglard