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Société

Où vont les gilets jaunes?

Un mois après le début de la mobilisation, les gilets jaunes cherchent à se structurer pour continuer à faire entendre leur voix. Mais comment faire durer le mouvement sur le long-terme? Au sein même des gilets jaunes, les avis discordent.

Alors que le mouvement des gilets jaunes tend à s'essouffler depuis la semaine dernière et que certains appellent à la trêve, d'autres veulent croire à un acte 6 pendant les fêtes de fin d'année. Le mouvement reste donc divisé et peine à se structurer. Pour la première fois ce mercredi soir, dans le 19h Ruth Elkrief sur BFMTV, quatre gilets jaunes à la sensibilité différente ont débattu de la suite à donner au mouvement.

"Pas dans une idée de politisation"

"À ce jour il n'y a pas de mouvement politique qui émane des gilets jaunes", reconnaît Laetitia Dewalle, auto-entrepreneuse et gilet-jaune du Val d'Oise.

"Nous souhaitons effectivement qu'il y ait une meilleure organisation, avec potentiellement des représentants", explique cette gilet jaune sur notre antenne. "Une réunion aura lieu ce soir, une autre demain pour définir dans quelle lignée on va mais nous ne sommes absolument pas dans une idéologie de politisation à ce jour et nous ne voulons pas de liste aux Européennes".

Sur la question de la structure du mouvement, Paul Marra se montre ferme lui-aussi. "Il faut que l'on prenne le temps de se structurer", assure ce gilet jaune basé à Marseille. "Est-ce que nous allons nous présenter (aux élections européennes)? On s'en fout. Comment allons-nous emmener ce beau mouvement citoyen le plus loin possible ? C'est la question".

"Comment on finance? Une cagnotte Leetchi?"

D'autres gilets jaunes, comme Cédric Guémy, sont plus réticents à l'idée de présenter une liste aux prochaines élections. "On va vite être confronté à de gros problèmes: comment on finance? Une cagnotte Leetchi? Il va en falloir beaucoup car ça coûte cher, une campagne", ironise encore ce membre des "gilets jaunes libres".

"Je ne crois pas trop à une liste commune", confie Cédric Guémy, qui prône plutôt l'idée du ralliement à des structures existantes. Il s'interroge: "Pourquoi pas entrer dans des syndicats ou des partis politiques déjà existants?".

"Ce mouvement a pris une splendeur nationale qui l'a dépassé", regrette quant à lui Hayk Shahinyan, fondateur de l'association "gilets jaunes, le mouvement". "Aujourd'hui il n'y a pas de personne qui puisse incarner à elle seule le mouvement, car il regroupe plusieurs influences, différentes manières de penser". 

Pour éviter que le mouvement des gilets jaunes ne s'installe avec pérennité sur les ronds-points du territoire français, le gouvernement a fait en sorte depuis samedi qu'environ 170 points occupés soient "dégagés". Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a d'ailleurs affirmé que les évacuations des ronds-points et axes routiers bloqués allaient "se poursuivre", ajoutant que cette mobilisation devait désormais cesser.

Jeanne Bulant