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Société

Ordures ménagères : pourquoi ça nous coûte si cher ?

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Nos déchets ménagers nous coûtent de plus en plus cher. Et chiffres à l'appui, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce d'énormes disparités entre les communes sur la taxe d'élimination des ordures, qui a quadruplé en 20 ans.

La gestion des déchets ménagers coûte trop cher, selon UFC-Que Choisir. L'association de consommateurs a enquêté sur la taxe d'élimination des ordures ménagères : celle-ci a quadruplé en vingt ans et surtout, il y a d'énormes disparités entre les communes.

De 35 euros à Brest à 149 à Marseille

En 2009, la taxe moyenne prélevée par habitant était de 99 euros. Mais il y a de grosses différences selon les villes : de 35 euros à Brest, à 149 à Marseille et Biarritz, en passant par 70 dans le Grand Lyon, 117 à Lille, 144 à Paris.
Cette taxe sur la collecte et le traitement des déchets est payée par 56 millions de Français, via la taxe foncière, payée par les propriétaires, qui la répercutent ensuite sur leurs locataires.

« Je paye 53 euros de plus que l'année dernière ! »

Rémy Seiwert habite à Volmunster en Moselle. Il est président de l'Association de Défense de la Qualité de Vie au Pays de Bitche, qui regroupe 46 communes. Il a fait les comptes et cette année, sa taxe sur les ordures ménagères a explosé : « Je paye 53 euros de plus que l’année dernière, c’est hallucinant ! Et mal géré, parce qu’en Alsace, à 50 kilomètres d’ici, les gens payent la moitié. En plus, avec leur camion aux bras robotisés, ils ne peuvent plus rentrer dans notre impasse, alors il faut que je trimballe ma poubelle sur 150 mètres ! ».

« Des collectivités qui se désintéressent de ce budget »

Pourquoi ces différences de prix ? D'abord, plus les habitants produisent d'ordures, plus ça coûte cher. Mais d'après l'UFC Que Choisir, il y a aussi de gros problèmes de transparence et de gestion : par exemple, quand les ordures sont collectées par des sociétés privées, ça coûte en moyenne 12% plus cher que quand le service est assuré par une régie municipale. Et Grégory Caret, directeur des études de l'UFC Que Choisir, souligne « un vrai manque de concurrence sur ce marché et des collectivités qui se désintéressent de ce budget et ne font pas l’effort de regarder au plus près, pour essayer d’optimiser les comptes et de faire profiter aux consommateurs d’un juste prix au regard du service qui est proposé ».

La Rédaction, avec Yann Abback