Opération « Vérité sur les prix » : le café

Chaque jour cette semaine, RMC dévoile son enquête sur les prix des produits, passés au crible pour savoir s'ils ont augmenté ces dernières années, en particulier depuis le passage à l'euro. Ce mercredi c'est le café.

Dans notre semaine de "vérité sur les prix", ce mercredi, on s'intéresse à un geste quotidien pour beaucoup d'entre nous : le petit café du matin. Combien coûte-t-il aujourd'hui, au comptoir ou en terrasse sous le soleil ? 1,39 euro en moyenne en France, selon l'INSEE. En comparaison, un café ne coûtait que 1,14 euro en 2001 (soit 7,48 francs). Autrement dit, le café a augmenté de 22 % en 10 ans. Cependant, il faut relativiser cette hausse car dans le même temps, le SMIC horaire a augmenté de 40 %. Résultat, avec un SMIC vous pouvez vous acheter 982 cafés par mois contre 960 il y a dix ans. Les Français ont donc gagné 22 cafés par mois.

Le prix du café va augmenter

Mais attention, c'est en train de basculer : le prix du café va bientôt augmenter. Les cours mondiaux du café explosent, atteignant des records historiques. L'arabica et le robusta coûtent aujourd'hui deux fois plus cher qu'il y a deux ans. Certains cafetiers ont donc décidé de répercuter cette hausse sur le petit noir au comptoir.

"Il faudrait que je revois mon prix à la hausse, mais..."

Marcel Bénézet est le président de la branche Bars, Cafés et Brasseries, du syndicat SYNHORCAT (syndicat des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs). Il tient un bar à côté de la gare de l'Est à Paris et vend son café 1,05 euro au comptoir. Mais il estime que "ce n'est pas suffisamment cher parce qu'aujourd'hui, les produits (le café, le sucre, mais aussi l'électricité, les loyers...) ont augmenté" . "Il faudrait que je revois mon prix à la hausse mais j'hésite car aujourd'hui, les gens n'ont plus beaucoup d'argent; j'ai un peu peur de l'augmentation", reconnait-il.

"Il y a de l'arnaque chez les grosses brasseries"

Pourtant, certains cafetiers estiment que certains de leurs collègues exagèrent sur les prix du café. Jean tient un bistrot dans le 17e arrondissement de Paris et pour lui, "même si la matière première augmente, sur le café la marge reste bonne". Il considère d'ailleurs "qu'il y a de l'arnaque" chez les "grosses brasseries". Si le café augmente d'à peine 5 centimes, les Français perdront tout le bénéfice accumulé depuis dix ans. De toute façon, les cafetiers le savent: les Français sont trop accros au café pour abandonner ce petit plaisir, quel que soit son prix.

La Rédaction, avec Yannick Olland