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Onze offres de reprise pour Doux et un plan du PDG

Onze offres de reprise du groupe agroalimentaire français en redressement judiciaire Doux ont été remises vendredi aux délégués du personnel lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Châteaulin, siège du groupe. Charles Doux, PDG du groupe volailler,

Onze offres de reprise du groupe agroalimentaire français en redressement judiciaire Doux ont été remises vendredi aux délégués du personnel lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Châteaulin, siège du groupe. Charles Doux, PDG du groupe volailler, - -

par Pierre-Henri Allain CHÂTEAULIN, Finistère (Reuters) - Onze offres de reprise du groupe agroalimentaire français Doux, en redressement judiciaire...

par Pierre-Henri Allain

CHÂTEAULIN, Finistère (Reuters) - Onze offres de reprise du groupe agroalimentaire français Doux, en redressement judiciaire depuis le 1er juin, ont été remises vendredi aux délégués du personnel lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Châteaulin, siège du groupe.

Lors de ce CCE, Charles Doux, PDG du groupe volailler du même nom, a pour sa part annoncé qu'il allait proposer dans les prochains jours un plan de continuation de son entreprise, a-t-on appris de source syndicale.

Ni les offres de reprise ni ce plan n'ont convaincu les syndicats, qui redoutent un démantèlement et la fermeture de plusieurs sites du premier groupe volailler français.

Parmi les onze offres, plusieurs sociétés des filières avicoles et agroalimentaires françaises se proposent de reprendre l'un où l'autre des sites du volailler, qui emploie 3.400 personnes en France, dans la production de poulets frais, de poulets congelés destinés à l'exportation et de produits élaborés sous la marque Père Dodu.

La coopérative Terrena offrirait de reprendre les sites de Sérent et de Vannes, dans le Morbihan, ainsi que l'usine Père Dodu, basée à Quimper (Finistère), pour 24,7 millions d'euros, a dit à Reuters Yannick Guéhenno, délégué Force ouvrière.

La Financière Turenne-La-Fayette, qui exploite notamment la marque William Saurin, propose aussi de reprendre Père Dodu et le site de Vannes pour 25 millions d'euros, précise-t-on de même source, sous réserve d'analyse ultérieure des dossiers.

Le groupe Tilly-Sabco a fait une offre pour le site de Châteaulin, spécialisé dans l'abattage et la découpe de poulets, qui emploie plus de 500 personnes en contrat à durée indéterminée, ainsi que le site de Chantonnay, en Vendée, pour 6,5 millions d'euros, ont déclaré plusieurs délégués.

Cette somme a été jugée "dérisoire" et "inacceptable" par les syndicats.

Les sociétés Cavac Ciab, LDC, Protéis Viandes, Finalab, Hendrix Genetix et Etablissements Daviet ont également formulé individuellement des offres pour différents sites.

L'offre du consortium formé par la société Sofiprotéol, présidée par le patron du syndicat agricole FNSEA Xavier Beulin, après avoir réuni plusieurs entités, se réduit désormais aux groupes Glon-Sanders, Duc et à la coopérative Triskalia.

"CASSE SOCIALE"?

"Ce que l'on nous propose, c'est le démantèlement du groupe. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et ne participe pas à cela", a déclaré à Reuters Joseph d'Angelo, secrétaire fédéral CGT pour l'agroalimentaire.

Les syndicats craignent des fermetures de sites ou des plans sociaux dans le pôle poulet frais, qui emploie 1.800 personnes, principalement à Pleucadeuc et Sérent, dans le Morbihan, mais aussi à Laval (Mayenne) et dans le nord-est de la France.

"Le frais est en difficulté. Il y aura des plans sociaux, mais on ne nous a pas dit quels sites seraient touchés", a dit Jean-Luc Guillart, délégué CFDT.

Charles Doux avancera de son côté une "contre-offre" assurant le financement du groupe et couvrant au minimum la période d'observation, jusqu'en décembre, a-t-on appris de source syndicale.

Il devrait déposer cette offre d'ici le 23 juillet, date à laquelle le tribunal de commerce de Quimper pourrait être amené à se prononcer, cette date étant susceptible d'un décalage au 24 juillet, voire aux jours suivants.

A l'issue du CCE, les syndicats disaient s'attendre à "une grosse casse sociale". Ils ont réaffirmé leur opposition à tout démantèlement et insisté sur la nécessité de préserver l'emploi.

"Il y a des repreneurs pour certains sites et d'autres vont rester sur le carreau. Qu'est ce qu'on va devenir si on ne nous reprend pas en entier? Il va falloir travailler à améliorer les offres", a souligné Nadine Hourmant, délégué FO.

Elle a déploré l'absence d'investissement qui a rendu le groupe vieillissant peu séduisant pour les repreneurs.

Après analyse par les syndicats des dossiers d'offres de reprise, un prochain CCE se tiendra à Châteaulin le 17 juillet pour faire le point.

La plupart des syndicats se sont également déclarés peu convaincus par un plan de continuation mené par Charles Doux.

"Nous faisons confiance aux administrateurs, la famille Doux, ça suffit, on en a ras-le-bol", a lancé un délégué qui a dénoncé le manque de transparence et de dialogue social caractérisant selon lui les dirigeants historiques du groupe.

Avec Sybille de La Hamaide à Paris, édité par Emmanuel Jarry