Oise: la mairie renonce à subventionner la fête célébrant la "vertu" des jeunes filles

Face à la polémique suscitée, la mairie a finalement décidé de retirer son soutien à cette fête chrétienne, initiée au Ve siècle et qui célèbre la "vertu" d'une jeune femme, la Rosière.

La mairie ne sera pas de la fête. Les élus de Salency, dans l'Oise, ont voté à l’unanimité mercredi l’annulation de l’aide de 1800€ promise en mars pour l'organisation de la prochaine fête de la Rosière, annonce Oise Hebdo. Le maire de la ville, Hervé Deplanque, explique avoir reçu de nombreux mails “blessants” depuis l’annonce du retour en juin 2019 de cette fête chrétienne du Ve siècle, mise en suspens depuis 1987 et qui célèbre une jeune fille à la conduite jugée irréprochable.

L’un des critères de sélection pour élire la jeune Rosière de l’année, sa “vertu”, a notamment créé la polémique, des associations féministes fustigeant l'idée qu'un événement “rétrograde et sexiste” soit subventionné par la mairie. Une pétition demandant l’annulation de la fête a même réuni près de 40.000 signatures.

"Il faut prendre l'acception actuelle du mot vertu"

L'association à l'origine de l'événement, la confrérie de Saint Médard, du nom du créateur de la Rosière, a immédiatement répliqué avec sa propre pétition défendant l'initiative, avec un succès plus modeste et 600 signatures. Au micro de Oise Hebdo, son président Bertrand Tribout défend son projet, s'élevant contre des "associations à l'affût pour polémiquer":

"Il faut prendre le dictionnaire ou taper 'vertu' sur Google et voir l'acception actuelle du mot vertu. C'est celle-là qui nous occupe. La vertu est une disposition humaine à faire le bien et à ne pas faire le mal. C'est uniquement ça."

Des arguments qui n'auront donc pas suffi à lui conserver le soutien de l'édile de la ville, qui, peu emballé par l'idée depuis le début, a préféré reculer. Reste à savoir si la fête prévue en 2019 sera tout de même maintenue. Une réunion ultérieure devrait trancher la question. 

Claire Rodineau