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Société

Nouvelles "zones noires" décrétées en charente-maritime

Manifestation de riverains contre la délimitation des "zones noires" sur le littoral atlantique, en avril dernier. Le préfet de Charente-Maritime a annoncé le classement en "zones noires", ou "zones de solidarité", de 218 bâtiments supplémentaires sur les

Manifestation de riverains contre la délimitation des "zones noires" sur le littoral atlantique, en avril dernier. Le préfet de Charente-Maritime a annoncé le classement en "zones noires", ou "zones de solidarité", de 218 bâtiments supplémentaires sur les - -

BORDEAUX (Reuters) - Le préfet de Charente-Maritime a annoncé le classement de 218 bâtiments supplémentaires en "zones noires" ou "zones de solidarité" après de nouvelles expertises consécutives au passage de la tempête Xynthia.

Les associations de riverains ont dénoncé cette décision, qui concerne 214 habitations et quatre autres constructions situées sur les communes de Fouras, Aytré et Yves.

Les "zones noires", qui dans un premier recommandaient la destruction de plus de 1.500 logements en Vendée et Charente-Maritime, ont été tracées par les pouvoirs publics après la tempête qui a provoqué des inondations et la mort de 53 personnes dans la nuit du 27 au 28 février.

Rebaptisées "zones de solidarité", elles sont toujours contestées par une partie de la population concernée.

A Aytré et Yves, un "périmètre de solidarité d'une profondeur de 50 mètres" a été établi sur le front de mer, dans le quartier des Boucholeurs. Il concernera 111 constructions, dont 107 habitations, dit le communiqué de la préfecture.

"Concernant la Pointe de la Fumée à Fouras, un dispositif de solidarité permettant l'acquisition à l'amiable des biens par l'Etat va être ouvert pour 107 maisons", poursuit le texte.

Ces deux endroits avaient été classés en "zone orange", le temps pour les services de l'Etat de mieux examiner la situation.

Aux Boucholeurs, où environ 220 maisons étaient concernées, toutes celles situées dans un périmètre de 50 mètres sur le front de mer ont été placées en "zone noire". Environ 360 autres habitations située en "zones jaunes" seront soumises "à des prescriptions de sécurité, collectives et individuelles".

Les associations ont dénoncé une "décision absurde".

"Il n'y a aucun argument valable pour justifier cette décision, a dit à Reuters Michel Le Bozec, président de l'Association de sauvegarde du village des Boucholeurs.

"En fait, "Xynthia 2", les décisions gouvernementales, risque de faire encore plus de dégâts que "Xynthia 1" tellement les gens sont excédés et désespérés", a-t-il ajouté.

Son association a déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Poitiers (Vienne) pour obtenir communication des documents ayant servi de fondement à la délimitation des zones dont il attend le résultat. Il veut maintenant déposer un recours contre le zonage lui-même.

A Fouras, Jacques Bargiel, président de l'association "Vivre à Fouras La Fumée", s'est dit "abasourdi".

"Toutes les mesures de protection que nous avions proposées que ce soit des digues, des brise-lames, des protections individuelles et collectives n'ont pas été prises en compte", a-t-il déploré.

"Il va falloir qu'on nous explique pourquoi d'autres endroits où des habitations ont été plus gravement touchées n'ont pas été classées en 'zones noires'", a-t-il dit.

Claude Canellas, édité par Gilles Trequesser