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Société

Nouvelle concertation pour préparer le sommet social

Les partenaires sociaux se retrouvent ce mardi après-midi à Matignon pour préparer autour du le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l'ordre du jour de la grande conférence sociale du mois de juillet, au moment où le gouvernement s'apprête à annoncer un cou

Les partenaires sociaux se retrouvent ce mardi après-midi à Matignon pour préparer autour du le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l'ordre du jour de la grande conférence sociale du mois de juillet, au moment où le gouvernement s'apprête à annoncer un cou - -

par Yann Le Guernigou et Jean-Baptiste Vey PARIS (Reuters) - Les partenaires sociaux se retrouvent ce mardi après-midi à Matignon pour préparer...

par Yann Le Guernigou et Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - Les partenaires sociaux se retrouvent ce mardi après-midi à Matignon pour préparer l'ordre du jour de la grande conférence sociale du mois de juillet, au moment où le gouvernement s'apprête à annoncer un coup de pouce pour le smic et les modalités d'un retour partiel à la retraite à 60 ans.

Après les avoir reçus séparément il y a une semaine, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault réunit centrales syndicales et organisations patronales pour une "conférence de méthode" sur les moyens d'aborder les grands thèmes du sommet que seront l'emploi, le pouvoir d'achat et la protection sociale.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a plaidé pour ajouter un volet économique à la future conférence, "pour bien évaluer ce qu'il est possible de faire sur un certain nombre de réformes envisagées par le gouvernement".

Avec la multiplication des plans sociaux, dont beaucoup avaient été mis sous l'éteignoir pendant la campagne présidentielle, la question de la compétitivité des entreprises françaises devrait figurer en bonne place.

Les retraites et le smic, les deux premières annonces sociales d'importance du nouveau gouvernement, donneront le ton des débats à venir.

Sur le premier sujet, le gouvernement pourrait réserver aux partenaires sociaux la primeur du décret qu'il doit adopter mercredi en conseil des ministres sur les modalités d'un retour partiel à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et qui ont suffisamment cotisé.

Le nouveau dispositif, dont le gouvernement s'est engagé à limiter le coût à cinq milliards d'euros, pourrait pendre en compte l'intégralité des congés maternité pour les femmes, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

HAUSSE "JUSTE ET MESURÉE" DU SMIC

Les syndicats réclament qu'il en soit de même pour les périodes de chômage, ce qui serait beaucoup plus coûteux, ainsi que le retour de l'allocation équivalent retraite, une prestation pour les seniors ayant suffisamment cotisé mais qui, faute d'avoir atteint l'âge légal, ne peuvent toucher leur retraite.

S'agissant du smic, CGT et FO veulent un "geste fort", Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, souhaitant que sa hausse soit "la plus proche possible de 5%".

Jean-Marc Ayrault a promis la semaine passée que la hausse serait "juste et mesurée". Il s'agit, selon lui, de ne pas déstabiliser les entreprises, notamment les PME.

Mais les finances de l'Etat seraient également mises à mal par une forte hausse du smic avec ses répercussions sur la masse salariale de la fonction publique au sens large (Etat, collectivités, hôpitaux) -quelque 890.000 agents sont au niveau du salaire minimum- et surtout les allégements de charge sur les bas salaires.

Dans un rapport sur ces allégements récemment publié par Les Echos, l'inspection générale des Finances a ainsi chiffré en 2010 à 1,4 milliard d'euros l'augmentation de l'enveloppe que provoquerait un coup de pouce du smic de 1,5 point au-dessus de l'inflation annuelle, estimée pour l'étude à 2,25%.

L'opposition y trouve ses premiers arguments. Dans une interview publiée mardi par Les Echos, Gilles Carrez, rapporteur général du Budget dans l'Assemblée nationale sortante, estime ainsi que la hausse du smic "joue contre l'emploi".

Le député UMP du Val-de-Marne estime qu'avec le smic, la hausse des cotisations nécessaire au financement des retraites à 60 ans, l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire et la fin du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, les socialistes ont engagé en un mois 20 milliards d'euros de dépenses publiques supplémentaires pour les cinq prochaines années.

A la question de savoir si le gouvernement pourra, comme il l'a indiqué, atteindre ses objectifs de baisse des déficits par des hausses d'impôts, il répond: "Je n'y crois pas. La plupart des mesures fiscales du programme PS sont surévaluées."

Edité par Yves Clarisse