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Société

Nouveau pari des syndicats sur la réforme des retraites

Les dirigeants de la CFDT, François Chérèque et de la CGT, Bernard Thibault (au centre), lors d'une manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 23 septembre. Les syndicats espèrent mobiliser des millions de Français samedi contre la réforme d

Les dirigeants de la CFDT, François Chérèque et de la CGT, Bernard Thibault (au centre), lors d'une manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 23 septembre. Les syndicats espèrent mobiliser des millions de Français samedi contre la réforme d - -

PARIS (Reuters) - Les syndicats espèrent mobiliser des millions de Français samedi contre la réforme des retraites pour convaincre les sénateurs de...

PARIS (Reuters) - Les syndicats espèrent mobiliser des millions de Français samedi contre la réforme des retraites pour convaincre les sénateurs de modifier le projet de loi à partir de la semaine prochaine.

Pour cette troisième journée d'action depuis la rentrée, plus de 220 manifestations sont prévues dans toute la France.

A l'exception de Toulouse et de Nice, la plupart des défilés annoncés dans les grandes villes s'élanceront en début d'après-midi, ce qui retarde d'autant les premières estimations sur l'état de la mobilisation.

Toutes les centrales syndicales appellent à manifester et prévoient d'ores et déjà une autre journée d'action le 12 octobre, avec grèves à la clé cette fois, si la réforme reste en l'état.

Voté le 15 septembre par les députés, le texte dont la mesure-clé consiste à relever de 60 à 62 ans l'âge légal de départ en retraite, arrive en séance publique au Sénat mardi.

Tant Nicolas Sarkozy que le gouvernement assurent depuis le mois de juin qu'ils ne céderont pas sur les "bornes d'âge" fixées par la réforme.

Fait rare dans l'histoire sociale, les syndicats ont choisi cette fois un week-end pour manifester afin de limiter le sacrifice consenti par leurs sympathisants en journées de salaire perdues.

Les syndicats espèrent ainsi démontrer que le mouvement ne faiblit pas avec le renfort du secteur privé, notamment des salariés des petites entreprises, des familles et des jeunes, dont les organisations syndicales ont battu le rappel cette semaine.

Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, mise sur deux à trois millions de personnes dans les rues, soit autant que lors des manifestations du 23 septembre, mais certains dirigeants syndicaux n'ont cependant pas exclu un reflux de la mobilisation un samedi.

Tous préfèrent insister sur l'importance qu'il y a à élargir le mouvement et à ne pas réduire la mobilisation à une guerre des chiffres avec le gouvernement.

"MOUVEMENT TRÈS POPULAIRE"

Selon un sondage CSA publié samedi dans le quotidien L'Humanité, 71% des Français soutiennent désormais le mouvement, une progression de près de dix points en un mois, ce qui fait dire à François Chérèque que le gouvernement se tromperait s'il s'en tenait à un simple décompte des manifestants.

"Nous sommes soutenus par un mouvement très populaire (...) Plus de 70% des Français nous soutiennent: c'est un chiffre exceptionnel pour un mouvement social", a dit le dirigeant de la CFDT sur Europe 1.

Selon lui, "la pensée ancrée profondément dans la tête des gens" est "qu'on est face à un gouvernement qui crée des inégalités".

Bernard Thibault a lui aussi parlé de deux à trois millions de personnes dans la rue samedi. "Ce serait très bien", a fait valoir le dirigeant de la CGT.

Vendredi, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, a quant à lui évoqué des manifestations "susceptibles d'être importantes" tout en soulignant que cela ne changerait pas "des points précis" comme les mesures d'âge.

"On est quand même dans une situation extraordinaire où le gouvernement ne dit rien", a réagi François Chérèque samedi.

Une réunion de l'intersyndicale est prévue lundi pour analyser la mobilisation de samedi et la réponse du gouvernement.

Selon François Chérèque, qui refuse d'envisager a priori le lancement d'une grève reconductible, "tout va dépendre de ce que va dire le gouvernement et de ce que vont dire les salariés" dans les assemblées générales.

Laure Bretton et Gérard Bon