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Société

Nos services publics bientôt notés

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Pour améliorer la qualité et l'efficacité des services publics, le gouvernement va mettre en place un baromètre d'ici l'été. Donnez votre avis sur cette idée qui fait déjà débat.

Accueil, temps d'attente, vitesse de traitement des réclamations dans les différentes administrations... Dans le forum ci-dessous, dites-nous si vous êtes satisfait de la qualité des services publics français.

Les services publics français vont bientôt être évalués, avec la mise en place d'un « baromètre de la qualité des services rendus au public » par l'administration. C'est ce que le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth a annoncé hier mercredi, après avoir reçu un rapport du député UMP de Haute-Marne, François Cornut-Gentille. Les premiers résultats seront dévoilés cet été.
Plus de 1 100 indicateurs existent à ce jour. Et chaque année, ils sont décortiqués par les députés ; un vrai travail de fourmis, très complexe, mais qui permet néanmoins de pointer les difficultés, de voir dans quel secteur public il faut injecter de l'argent. Le rapport propose de les ramener à une douzaine, pour les rendre plus lisibles.

« Parce que la fonction publique fonctionne en vase clos »

Le rapport de François Cornut-Gentille propose par exemple de mesurer le délai d'intervention des forces de police ou des secours. Si celui-ci s'avérait un peu long, à cause d'un matériel défectueux ou de problèmes d'organisation, les indicateurs pourront le dire, et ce sera théoriquement plus facile ensuite, d'agir et de résoudre le problème.
Se défendant de « montrer du doigt les fonctionnaires », le député UMP de Haute-Marne note, avec des pincettes, que « dans beaucoup de domaines, la fonction publique a pris l'habitude de fonctionner quelques fois un peu en vase clos et de ne pas mettre le citoyen, l'usager au centre de ses préoccupations. »

« Comment va-t-on faire mieux et plus, avec moins ? »

Inquiète, Anne Baltazar, secrétaire générale de la fédération Force Ouvrière des fonctionnaires, explique : « Ce rapport intervient dans une drôle de période, où on supprime des dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique ; donc il y a une pression faite sur les personnels restants. Le ministre annonce aussi des réductions de moyens de fonctionnement dans les administrations. Donc on ne sait pas comment on va faire mieux et plus, avec moins d'agents et de moyens. »

« On évacue la question des moyens »

Pour Bernard Defaix, Président de la Convergence Nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, « ce rapport est un non-événement. Parce que cette manière de mettre en avant l'évaluation, on connaît, depuis quelques années, les classements type tableau d'honneur... et on évacue la question des moyens donnés par la puissance publique, pour un bon fonctionnement. [...] Très souvent, il y a dysfonctionnement, parce qu'il y a manque de moyens. »
S'il reconnaît ne pas être « satisfait d'un certain nombre de choses dans les services publics », Bernard Defaix ajoute : « mais je milite pour qu'au lieu de les remplacer par du privé, on les améliore. »

« Les administrations n'ont pas assez managé leur personnel »

François Cornut-Gentille dit « entendre l'argument du manque de moyens dans la fonction publique ». Mais le député prône plutôt une « démarche de qualité », capable selon lui de « générer à la fois des économies et la satisfaction des usagers. [Car,] il est certain que les administrations en général, l'éducation nationale peut-être en particulier, n'ont pas assez managé leur personnel. Et je pense que si les indicateurs sont gérés intelligemment, et non pas mécaniquement, associés à des primes d'intéressement, ils peuvent être un levier de mobilisation des enseignants et des autres agents de la fonction publique, pour travailler avec plus de qualité. »

La rédaction, avec Christophe Bordet-Bourdin & Co