Nos animaux nous rendent-ils bêtes?

Outre les frais incontournables de vétérinaire, les dépenses de pur confort prennent une part importante du budget des ménages français possédant un animal de compagnie.

D’après l'Ordre des vétérinaires, les Français dépensent chaque année en moyenne 600 à 800 euros pour leur animal de compagnie. Des chiffres qui comprennent la nourriture, les frais de vétérinaire et le toilettage.

L’alimentation est le plus gros poste de dépenses pour les animaux. A cela s’ajoute des frais liés aux soins qui peuvent très vite grimper. A titre d’exemple, et sachant que la profession de vétérinaire n'a pas d'entente tarifaire : l’immatriculation obligatoire de l’animal coûte environ 75 euros, les vaccins, eux aussi obligatoires, coûtent en moyenne 80 euros par an. Les plus grosses interventions chirurgicales peuvent atteindre, elles, plus de 3000 euros.
Concernant les dépenses liées au luxe ou au confort, il n’y a, là encore, pas de prix fixe. Cependant, il faut savoir qu’un passage chez un toiletteur classique coûte de 35 à 60 euros selon la demande ; et qu’un après-midi dans un Spa pour chien, avec achat de produits de beauté et de cosmétiques, peut atteindre des sommets.
Enfin, comme le code rural interdit d’enterrer son animal chez soi s’il pèse plus de 40kg, plusieurs sociétés privées proposent désormais des obsèques. Le crématorium animalier de Nogent sur Marne affiche par exemple le tarif de 100 euros pour la crémation individuelle d'un animal de moins de 5 kg et de 350 euros pour une bête de plus de 60 kg. Certaines sociétés proposent même l’épandage des cendres en mer.

« Nous sommes les champions en terme de possession d'animaux »
Laetitia Barlerin, la vétérinaire d’RMC, commente ces estimations : « Ce ne sont pas des chiffres délirants comme au Japon ou aux Etats-Unis. En France, cela reste raisonnable et c’est un minimum. Une étude menée en Belgique et en Allemagne montre que là-bas, ils dépensent autant que nous. En revanche, nous sommes les champions, en France, en terme de possession d’animaux. Nous possédons le plus grand nombre de chats et de chiens. »

« L'alimentation est proportionnelle à la taille »
Par ailleurs, selon Laetitia Barlerin, il y a des nuances à apporter au sujet de l’alimentation : « L’alimentation est proportionnelle à la taille. Vous ne nourrissez pas un dogue allemand comme un chihuahua. Si vous nourrissez un dogue allemand avec des boîtes, vous arrivez à un budget délirant comme 1 300 euros par an. J’ai également fait une étude pour le chat. Pour le chat, tout dépend là aussi de comment vous le nourrissez. Si vous lui donnez des croquettes, vous dépensez 5 à 15 euros par mois. Si vous lui donnez des boîtes, vous arrivez à 25 euros par mois, et si vous lui donnez des sachets (ce qu’il y a de plus cher sur le marché), vous arrivez à 85 euros par mois. Quant aux repas faits maison, cela coûte 2 à 3 fois plus cher. Ce n’est pas non plus une solution. »

« Les animaux ont des bénéfices sur la santé humaine »
Si les animaux de compagnie sont devenus un business très lucratif, les Français restent néanmoins raisonnables sur les dépenses liées au confort de leur chien ou de leur chat, explique encore Laetitia Barlerin sur RMC : « En France, on n’est pas dans le délire du luxe pour les animaux. En revanche, on soigne nos animaux. Mais que sont les dépenses, à côté de ce que les animaux nous apportent ? Des études ont montré que les animaux ont des bénéfices sur la santé humaine. 4 Français sur 5 reconnaissent que les animaux leur font du bien. Une étude menée en Allemagne, en Australie et en Chine a même montré que les propriétaires d’animaux de compagnie seraient en meilleure santé que les non-propriétaires et qu’ils fréquenteraient moins les médecins. La tension artérielle diminue quand vous caressez un animal, c’est prouvé. »

bourdinandco