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NDDL : Geneviève, la seconde adolescente fugueuse, refuse de rentrer

Camille et Geneviève, les deux jeunes filles qui ont fugué le 4 décembre

Camille et Geneviève, les deux jeunes filles qui ont fugué le 4 décembre - -

Si Camille, l’une des deux adolescentes fugueuses du Puy-en-Velay, est rentrée chez elle, la seconde, Geneviève, reste sur le site de Notre-Dame-des-Landes. L’usage de la force n’est pas envisagé pour le moment, et sa mère appelle sur RMC les adultes du site à prendre soin d’elle.

Geneviève ne rentrera pas chez elle, en tout cas pas tout de suite. Alors que Camille, l’une des deux adolescentes fugueuses disparues depuis le 4 décembre, est récemment rentrée à son domicile du Puy-en-Velay, Geneviève a décidé de rester sur le site de Notre-Dame-des-Landes. C’est en effet sur la zone du futur aéroport que les deux jeunes filles s’étaient rendues après leur fuite du lycée, en utilisant un site de covoiturage. Elles avaient alors envoyé une lettre pour assurer à leurs parents que tout allait bien, puis n’avaient plus donné de nouvelles. Ce week-end, Camille a appelé ses parents pour leur demander de venir la chercher. Dimanche, Geneviève, âgée de 16 ans, a téléphoné à sa mère depuis le site pour lui dire qu’elle comptait en revanche rester, considérant que son action contre l’aéroport est utile. Sa mère demande maintenant de la compassion aux adultes qui entourent sa fille.

« On n’a pas à fliquer les gens »

Alors que les filles étaient présentes sur le site depuis plusieurs semaines, personne n'avait averti les enquêteurs. Les adultes qui occupent le terrain avec elles affirment ne pas avoir de pouvoir sur les jeunes filles. « On a vu leur photo à l’accueil et on les a invitées à contacter leurs parents, après chacun est libre de faire ce qu’il veut, raconte "Camille", la responsable d’un collectif qui occupe le terrain et utilise un pseudonyme. On n’a pas lancé un avis de recherche ou quoi que ce soit, on a juste relayé la demande de leurs parents qui s’inquiétaient, pour qu’elles reprennent contact avec eux, après, on n’a pas à fliquer les gens, ce n’est pas notre boulot, pas notre rôle. Il y a d’ailleurs déjà assez de flics sur la zone, je ne comprends pas pourquoi ils ne les ont pas vues ».

« Qu’on puisse la voir, vérifier qu’elle va bien, retrouver une vie normale »

Selon le procureur de la République du Puy-en-Velay, les deux adolescentes ont fugué de leur plein gré et n'ont subi aucune violence pendant leur périple à Notre-Dame-des-Landes. D'après lui, « la ramener de force n'est pas la meilleure solution pour la famille. L'idée c'est qu'elle change d'avis, les autres hypothèses, on les envisagera plus tard. Pour l'instant, le recours à la force publique n'est pas privilégiée ». C’est aussi l’avis de Sylvie, la mère de Geneviève, qui craint des débordements. « Ça me semble trop risqué, parce que dès que les gendarmes vont pointer leur nez, les militants vont s’énerver, il va y avoir des bagarres, et au milieu de tout ça, Geneviève risque de se faire blesser, témoigne-t-elle sur RMC. Elle m’a dit qu’elle accepterait de rentrer, mais pas tout de suite, qu’elle avait encore des choses à faire. J’aimerais bien qu’elle rentre, qu’on puisse la voir, vérifier qu’elle va bien, et petit à petit retrouver une vie normale ». Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur Manuel estime quant à lui que le retour dans sa famille de Geneviève « doit se régler dans l'apaisement ». Le ministre a ajouté qu’il serait « dangereux d'envoyer des gendarmes ».

Mathias Chaillot avec Gwenaël Windrestin