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Nantes : le père retranché sur une grue est descendu

Serge Charney, interrogé par BFMTV à sa descente de la grue sur laquelle il a passé 4 jours.

Serge Charney, interrogé par BFMTV à sa descente de la grue sur laquelle il a passé 4 jours. - -

Le père divorcé retranché depuis vendredi sur une grue à Nantes est descendu lundi en fin d'après-midi, comme il l'avait promis. Sitôt au sol, il a immédiatement déclaré que son combat, pour que les pères obtiennent plus souvent la garde de leurs enfants, continuait.

Serge Charney, le père divorcé retranché sur une grue de Nantes depuis vendredi, en est descendu lundi en fin d'après-midi après une réunion entre la ministre de la Justice Christiane Taubira et des associations de défense des droits des pères. « C'est pas fini, loin de là », a-t-il dit à la cantonade, au moment de poser le pied sur le sol à l'intérieur d'un périmètre de sécurité mis en place par les CRS. A la question de savoir comment il allait après ces 4 jours passés en haut de la grue, il a répondu « ça ne compte pas ». « Ce qui m’énerve le plus c’est que la cause des papas n’est pas entendue. Que les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours des papas et qu’il va falloir se battre beaucoup plus, donc je crains qu’il y ait des papas qui désespèrent encore longtemps », s'est-il agacé.
« Je ne suis monté là que pour la cause des pères et absolument pas pour mon cas personnel», a-t-il immédiatement déclaré aux médias présents. Ce père d'un petit garçon, Benoît, réclame plus d'égalité dans les décisions de justice sur la garde des enfants. Il avait promis lundi matin de descendre après avoir appris la tenue d'une réunion dans la journée entre les ministres de la Justice et de la famille, et les associations de défense des pères séparés.

Renforcer la médiation

A l'issue de cette réunion, les ministres ont annoncé de nouvelles réunions et leur volonté de renforcer la médiation. « Nous avons proposé de revoir les associations de pères privés du droit de garde de leur enfant et d'avoir des séances de travail approfondies », a déclaré Christiane Taubira, la garde des sceaux, à l'issue de la rencontre. A la demande de Matignon, les deux ministres recevaient SOS Papa, SVP Papa et la FMCP (Fédération des mouvements pour la condition paternelle). « Nos lois sont plutôt satisfaisantes, les associations le disent mais elles considèrent que les jugements ne sont pas équilibrés », a ajouté la ministre pour qui il faut une « sensibilisation générale » à la question et accorder une « place plus importante à la médiation », a expliqué Christiane Taubira. « Il y a un travail important à faire, pas pour réconcilier mais pour que les parents puissent se mettre d'accord en se posant autour d'une table. Ce système de médiation fonctionne dans certains pays » et « permettrait de soulager l'institution judiciaire », a affirmé de son côté la ministre de la Famille Dominique Bertinotti.

« Ces bonnes femmes croient toujours qu’on ne peut pas changer une couche »

« Christiane Taubira a promis d’autres réunions avec plus d’associations », a déclaré Serge Charney, qui a eu des mots très durs pour les femmes du gouvernement. « Il y a un gros travail pour que ça avance, sachant qu’on voit bien à leurs réactions qu’on n’est pas crédibles. Ces bonnes femmes croient toujours qu’on ne peut pas changer une couche d’un gamin et s’en occuper. Demain on aura encore dans les tribunaux des magistrats qui en pensant faire leur travail, assassineront les gamins et leurs parents », a-t-il dénoncé.

Les premiers mots de Serge Charney à sa descente de la grue

Philippe Gril avec AFP