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Naissance de bébés issus d'ovocytes congelés, première en France

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PARIS (Reuters) - Deux bébés issus d'ocovytes congelés sont nés pour la première fois en France, ce qui ravive le débat sur la conservation des...

PARIS (Reuters) - Deux bébés issus d'ocovytes congelés sont nés pour la première fois en France, ce qui ravive le débat sur la conservation des ovules avant une révision de la loi bioéthique.

Les jumeaux sont nés mercredi soir à l'hôpital Antoine-Beclère de Clamart (Hauts-de-Seine) grâce au professeur René Frydman, qui a utilisé une technique de congélation lente dont il assure qu'elle est autorisée.

La vitrification ovocytaire, c'est-à-dire la congélation ultrarapide des ovules, est interdite en France par les lois de bioéthique mais a déjà aidé des centaines de couples dans le monde à donner la vie.

"La congélation lente des ovules, à mon sens en tous les cas, est tout à fait autorisée et ça a permis la naissance de ces enfants et d'autres grossesses suivent", a dit le Pr Frydman jeudi sur i

Pour le député Jean Leonetti, rapporteur du projet de loi sur la bioéthique, l'obstétricien, déjà à l'origine de la naissance du premier "bébé-éprouvette" en France en 1982, a eu raison de proposer cette opération.

"La technique qu'a utilisée René Frydman n'est pas illégale mais effectivement il a été obligé de flirter avec l'illégalité", a dit Jean Leonetti sur France Info.

La loi actuelle sur la bioéthique interdit toute manipulation sur les embryons. Le projet de réforme, qui sera examiné dans les mois qui viennent par le Parlement, prévoit d'autoriser la vitrification ovocytaire.

Cette technique est notamment utile aux femmes subissant une chimiothérapie pour traiter un cancer. Les chimiothérapies altérant la fertilité, la médecine peut conserver leurs ovules avant le début du traitement pour permettre une grossesse après la disparition du cancer.

"La France est caractérisée par un esprit des lois plutôt frileux qui interdit toute innovation et tout développement", a estimé René Frydman, souhaitant que le texte de loi ouvre un cadre "propice à l'innovation thérapeutique, au développement et au progrès."

"On a tous les éléments pour éviter quelques dérives mais il faudrait que la loi donne un cadre dynamique", a-t-il dit.

Le professeur de l'hôpital de Clamart souhaite qu'on puisse créer des banques d'ovules comme il existe des banques du sperme et pense que les femmes devraient être autorisées à conserver leurs propres ovules de façon à repousser leur grossesse.

Le ministère de la Santé n'a pas fait de commentaire sur cette 'première' française.

Clément Guillou, édité par Gilles Trequesser