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Société

Mort de Steve Maia Caniço: colère et incompréhension à Nantes

La prise de parole d'Édouard Philippe, mardi après-midi, n'a pas calmé la rancoeur des habitants de cette ville endeuillée par la mort de Steve Maia Caniço le soir de la Fête de la musique, le 21 juin dernier.

Depuis l'annonce, mardi, que le corps retrouvé dans la Loire lundi est bien celui de Steve Maia Caniço, les hommages se multiplient à Nantes. La prise de parole d'Edouard Philippe n'a pas calmé la rancoeur des Nantais. Les habitants de la ville ne cachent plus leur colère pour dénoncer la mort du jeune homme, alors que l'intervention policière du 21 juin au soir est dans toutes les têtes. 

Amertume

Mardi, des proches du défunt se sont rassemblés pour une chaîne humaine sur le pont à proximité de l'endroit où a été retrouvé le corps. Des fleurs ont été déposées, à côté d'autocollants "Où est Steve?", mot d'ordre des recherches pendant cinq semaines. L'amertume ne quitte pas les Nantais: 

"Ce n'est pas normal ce qui est arrivé à Steve! J'ai une fille de son âge, elle aurait pu être là. Ils viennent s'amuser et se retrouvent dans la Loire par hasard", dénonce au micro de BFMTV une mère de famille présente au rassemblement.

"Ce qui s'est passé à Nantes concerne tout le monde, c'est un morceau de chacun de nous qui a été poussé dans la Loire", abonde un Nantais.

"Justice doit être faite"

Au même moment, de l'eau rouge était déversée dans la fontaine de la place Royale, pour symboliser du sang. Sur la fontaine, l'immense affiche portant l'inscription "Où est Steve" avait été colorée en noir, pour ne plus laisser apparaître que le prénom de Steve, en lettres capitales. 

"C'est destiné à montrer que des gens ne laissent pas passer ça. C'est pour marquer l'attention des gens", indique une passante, "Justice doit être faite", ajoute un second.

Alors que le Steve Maia Caniço est mort le soir de la Fête de la musique, son créateur Jack Lang a également fait part de sa colère au magazine musical Trax:

"Jamais en 40 ans, depuis la création de la Fête de la Musique, cette dernière n’a été endeuillée par la mort d’un jeune. (...) La colère, je la partage. C’eut été une autre tristesse s’il n’y avait pas eu, ici ou là, un ordre particulier qui induit ce sentiment d’indignation et de révolte. (...) Je ne comprends pas, je ne comprends pas – vraiment – l’attitude des autorités locales qui, tout à coup, à 4 ou 5 heures du matin, veulent chasser des jeunes", s'est-il indigné.

Esther Paolini