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Société

Mort de Corentin opéré de l'appendicite: "Je vais me battre", prévient sa mère

Trois chirurgiens de l'hôpital Claude Bernard à Metz seraient intervenus en vain lors de l'opération de Corentin, 11 ans.

Trois chirurgiens de l'hôpital Claude Bernard à Metz seraient intervenus en vain lors de l'opération de Corentin, 11 ans. - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

Le 2 novembre dernier, Corentin, un petit garçon de 11 ans, est décédé des suites d'une intervention ratée de l'appendicite à l'hôpital-clinique Claude-Bernard à Metz. Selon les premières informations, trois chirurgiens seraient intervenus.

A Metz, l'enquête avance sur le décès du petit Corentin, 11 ans, décédé des suites d'une opération a priori banale de l'appendicite. L'hôpital-clinique Claude-Bernard, où le drame s'est produit, a annoncé mercredi que trois de ses chirurgiens étaient intervenus auprès du petit garçon. 

"Je ne savais même pas pour les trois chirurgiens, je n'ai pas été mise au courant de ce qui se passait dans ce bloc opératoire, regrette la mère de l'enfant sur RMC. J'ai l'impression que la vérité n'a pas éclaté et c'est pour ça que je vais me battre, pour la mémoire de mon fils".

A l'annonce du décès de la jeune victime, ses parents avaient porté plainte contre X, le parquet leur ayant emboîté le pas en ouvrant une information judiciaire contre X. "Les auditions ont débuté selon un calendrier décidé par la justice et l'Agence régionale de santé" (ARS), a précisé mercredi l'hôpital-clinique Claude-Bernard, qui a également mené une enquête interne dont les conclusions ont déjà été remises à l'ARS. 

Deux incidents coup sur coup

Dans son édition de mercredi, le quotidien Le Républicain Lorrain affirme que Corentin aurait été victime de deux incidents survenus coup sur coup, lors de deux interventions différentes. 

Un premier chirurgien qui pratiquait une coelioscopie aurait touché l'aorte abdominale de l'enfant, provoquant une première hémorragie. Un deuxième chirurgien serait alors intervenu, mais aurait touché le foie, en particulier l'artère hépatique, aggravant encore l'état du patient, toujours selon le journal. Un troisième chirurgien serait ensuite venu à la rescousse, en vain.

Des informations que le parquet et la police judiciaire de Metz n'étaient en mesure de confirmer ni d'infirmer. Idem pour l'avocat de la famille du jeune garçon. "Mes clients n'ont pas encore été invités par le juge d'instruction à se constituer partie civile. Donc, je n'ai pas accès au dossier et je ne sais pas ce qu'il y a dedans", a expliqué Me Marc Baerthelé. 

Un chirurgien "effondré, anéanti"

Un chirurgien qui est intervenu auprès de l'enfant a livré son témoignage au Républicain Lorrain. "C'était un accident", a plaidé le médecin, qui se dit "effondré, anéanti" et affirme vivre cloîtré chez lui depuis le décès du jeune garçon. De son côté, l'établissement de santé a tenu à préciser que les 450 salariés et 110 médecins qui y travaillent étaient "profondément affectés par le drame".

Une autopsie du corps a été réalisée la semaine dernière, mais les résultats ne devraient pas être connus rapidement, car "les experts vont prendre leur temps, considérant les enjeux", a déclaré une source proche de l'enquête judiciaire. "Dans ce genre d'affaires, il faut déjà rassembler des éléments médicaux. C'est une procédure lourde, très complexe", même si le dossier est "prioritaire", a confié cette même source.

J.C. avec AFP