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Mort de 5 pensionnaires dans un Ephad: les questions auxquelles l'enquête devra répondre

Un gendarme devant l'Ehpad de Lherm où cinq résidents ont trouvé la mort

Un gendarme devant l'Ehpad de Lherm où cinq résidents ont trouvé la mort - Capture d'écran BFMTV

Cinq personnes âgées sont décédées, victimes d'une probable intoxication alimentaire dimanche soir dans un Ehpad du sud de Toulouse. Quelles sont les causes de la mort? Pourquoi seuls cinq résidents ont été touchés? Y a-t-il eu une défaillance dans la préparation des repas? Au lendemain du drame, beaucoup de questions restent sans réponse.

"Sidération", "stupéfaction" sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la parole des habitants de Lherm, commune de Haute-Garonne où cinq résidents d'un Ehpad sont morts ce dimanche après une probable intoxication alimentaire. Il s'agit de 4 femmes âgées de 72 à 95 ans et d'un homme de 93 ans. 12 autres personnes âgées sont encore hospitalisées. Les familles des pensionnaires ne cachent pas leur colère et leur incompréhension. Les autorités judiciaires et la direction de l'établissement de "La Chêneraie" demandent de laisser le temps de l'enquête, afin de faire toute la lumière sur le drame.

• L'origine de la possible contamination

Si l'intoxication alimentaire est confirmée, l'une des principales interrogations est de comprendre d'où vient la contamination. Vient-elle d'un aliment ou d'un manque d'hygiène dans la préparation des plats? Des proches de résidents assurent que le problème est survenu "sur des repas spéciaux, des repas mixés pour personnes en fin de vie", selon une fille d'un couple de résidents indemnes.

Une information pas confirmée à l'heure actuelle par la direction de l'établissement. Cela permettrait en tout cas d'expliquer pourquoi seuls certains résidents ont été touchés et non les 80 à 100 pensionnaires.

• Un manque d'effectifs?

Lorsqu'on évoque les Ehpad, se pose régulièrement la question des effectifs. Comme le souligne sur notre plateau Jean Arceulin, ancien directeur d'Ehpad, le drame s'est produit un dimanche, lorsque les maisons de retraite sont souvent en sous-effectif.

Alain Lapeyre, un proche d'une pensionnaire malade d'Alzheimer, nous rapporte que dimanche, il a trouvé la porte de la chambre de sa mère fermée et qu'"il y avait peu de monde dans les couloirs" pour l'ouvrir. Un manque de personnel qui pourrait expliquer les déclarations de plusieurs proches, selon lesquelles les repas de dimanche ont été apportés de l'extérieur.

De son côté, la société Korian assure que "tout est préparé chez nous, avec des ingrédients non transformés, achetés à 70% en France."

• Une investigation longue

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête des chefs d'homicides involontaires et blessures involontaires et deux familles s'apprêtent à porter plainte. Mais au vu de "la gravité de l'événement", selon le parquet de Toulouse, les résultats de l'enquête ne seront pas connus immédiatement.

Les enquêteurs vont analyser l'ensemble des repas-témoins - ces portions mises à l'écart dans la restauration collective pour des raisons de sécurité alimentaire - mais aussi les ustensiles de cuisine ayant servi lors de la préparation, les cuisines elles-mêmes qui ont été mise sous scellés et éventuellement les chambres froides en cas de congélation.

La gendarmerie de Toulouse et de Muret, en étroite coordination avec les services de l'Agence Régionale de Santé et la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, doivent également attendre les conclusions des autopsies des cinq victimes, ainsi que le résultat des analyses des 19 personnes hospitalisées.

Un ensemble d'examen qui va prendre du temps et ne devrait pas calmer la colère des familles de victimes.

Esther Paolini