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Mobilisation en baisse des gilets jaunes: stop ou encore?

Un gilet jaune manifeste ce samedi sur une route près de Mondeville en Normandie

Un gilet jaune manifeste ce samedi sur une route près de Mondeville en Normandie - Charly Triballeau - AFP

La forte baisse de mobilisation de ce weekend pose la question de l'avenir direct des gilets jaunes.

Cinq semaines après la début des mobilisations des gilets jaunes à Paris et dans toute la France, le mouvement semble connaître son premier coup d'arrêt. Selon les chiffres officiels distillés par le ministère de l'Intérieur, 33.500 personnes manifestaient aujourd'hui dans toute la France contre 77.000 samedi dernier à la même heure.

Dans le détail, cette baisse de la mobilisation se ressent également dans les principales villes Françaises dont Marseille, Bordeaux et Toulouse, où les chiffres ont cette fin de semaine été divisés par deux dans certains cas. 

La météo, facteur x du mouvement

Sur le plateau de BFMTV, Guillaume Farde, spécialiste des questions de sécurité, explique que le mouvement pourrait entre-autre être impacté par la météo, comme c'est le cas ce samedi. "On sait que le climat a une incidence sur les manifestations et sur leur capacité à se disperser rapidement. C'est ce à quoi nous assistons aujourd'hui." 

"Beaucoup de gilets jaunes présents sur les Champs-Elysées affirment avoir voulu rester une heure ou deux en plus si le climat ne s'était pas dégradé." 

Dans l'hypothèse d'un sixième weekend de mobilisation la semaine à venir, la météo serait toutefois plus clémente puisque Meteo France prévoit des températures moyennes de 10°. Mais la motivation de certains était déjà entamée: en fin de journée, et sous une pluie battante, un gilet jaune rencontré par l'Agence France-Presse (AFP) venu de Maubeuge en voiture ne faisait pas de mystère quant à sa volonté de ne plus venir manifester dans les rues de la capitale la semaine prochaine: "Non, on est déjà venu quatre fois, c'est bon là."

"Sonnés"

Chez les gilets jaunes postés depuis plusieurs semaines sur les ronds-points français et autres points de blocages, la baisse de la mobilisation aura-t-elle un impact? Pour Emmanuelle Anzion, grand reporter à L'Obs, "aujourd'hui, ils (les gilets jaunes, ndlr) sont un petit peu sonnés, un peu perdus car ils ont bien vu que la mobilisation n'était pas la même." 

"Ils attendent d'avoir les chiffres au niveau national mais ont du mal à parler de la suite, de l'après. Ils disent ne pas avoir eu leurs réponses ni en terme de justice sociale ni en terme de reconnaissance. A propos de ces deux questions, ils reviendront, c'est certain." Reste à savoir sous quelle forme.

Hugo Septier