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Millet démissionne du comité de lecture de Gallimard

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PARIS (Reuters) - L'écrivain Richard Millet, qui a fait scandale en publiant "L'Eloge littéraire d'Anders Breivik", a démissionné jeudi du...

PARIS (Reuters) - L'écrivain Richard Millet, qui a fait scandale en publiant "L'Eloge littéraire d'Anders Breivik", a démissionné jeudi du comité de lecture des éditions Gallimard, selon le site Bibliobs.

Richard Millet n'abandonne cependant pas son travail d'éditeur puisqu'il continuera de suivre ses auteurs, explique le site d'informations littéraires.

Le PDG de Gallimard s'était dit fin août "choqué" par l'essai de dix-huit pages de l'écrivain, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux et lui avait demandé "le respect d'une idéologie confraternelle".

Antoine Gallimard laissait dans cette lettre à Richard Millet le soin de trouver une formule qui respecte sa "liberté d'écrivain" et ses propres "responsabilités de chef d'entreprise".

L'essai de Richard Millet a suscité de vives réactions dans le monde littéraire.

Annie Ernaux a publié dans Le Monde daté du 11 septembre une tribune condamnant le texte et à laquelle se sont associés cent dix-huit écrivains, ainsi que l'historien Pierre Nora.

L'écrivaine exprime son dégoût et son effroi de lire sous la plume d'un écrivain, éditeur chez Gallimard, des propos qui exsudent le mépris de l'humanité et font l'apologie de la violence au prétexte d'examiner, sous le seul angle de leur beauté littéraire, les "actes" de celui qui a tué froidement, en 2011, 77 personnes en Norvège.

Dans l'Express, Richard Millet, 59 ans, s'est dit victime d'un "lynchage" et a récusé toute accusation de "racisme".

"Mon point de vue est celui d'un écrivain et non, comme on voudrait que je le fusse, celui d'un activiste d'extrême-droite", a-t-il dit, s'en prenant aux "têtes molles" qui l'ont attaqué.

Anders Behring Breivik a été condamné le 24 août à la peine maximale pour l'assassinat de 77 personnes en 2011 à Oslo et sur l'île d'Utoya.

Le militant d'extrême droite, qui est âgé de 33 ans, a été condamné à 21 ans de prison, mais sa détention pourra être prolongée au-delà de cette période et de manière indéfinie s'il est jugé dangereux pour la société.

Gérard Bon