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Société

Migrants: Médecins du Monde dénonce un "harcèlement" policier Porte de la Chapelle

La dernière évacuation de migrants Porte de la Chapelle remonte au 18 août dernier.

La dernière évacuation de migrants Porte de la Chapelle remonte au 18 août dernier. - Geoffroy Van der Hasselt - AFP

D'après Médecins du Monde, les forces de police interviennent chaque jour pour disperser les migrants à proximité de la Porte de la Chapelle et entravent l'action humanitaire de l'association.

Médecins du Monde a dénoncé jeudi un "harcèlement systématique" des migrants par les forces de l'ordre à Paris depuis l'évacuation du campement porte de la Chapelle, mi-août, et des entraves l'empêchant d'"effectuer correctement" son travail d'aide médicale.

"Depuis une dizaine de jours, nos équipes constatent une politique de chasse à l'homme délibérée, qui vise à repousser les migrants pour les éloigner et les rendre invisibles. Nous craignons que la situation ne dégénère avec ces nouvelles pratiques violentes", affirme le docteur Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde, dans un communiqué.

Les regroupements empêchés

L'association rappelle que depuis l'évacuation du 18 août, au cours de laquelle près de 2.500 personnes ont été mises à l'abri, la présence des forces de l'ordre s'est renforcée. "Ces dernières empêchent tout regroupement et pratiquent un harcèlement systématique auprès des migrants", assure-t-elle.

"Tout au long de la journée, les forces de l'ordre interviennent pour déloger les exilés ou les disperser" et leur situation "se dégrade", car "leurs besoins primaires ne sont pas couverts, les distributions de repas étant régulièrement entravées" et "leur accès aux soins est aussi problématique", explique l'association.

Les interventions médicales écourtées

Médecins du Monde déplore également que les forces de l'ordre aient plusieurs fois interrompu les activités de son camion médicalisé: "Nos équipes ont été contraintes de quitter les lieux afin d'éviter de créer un supposé 'point de fixation' alors que nous prodiguions des soins".

"Notre espace d'intervention humanitaire est volontairement réduit, nous ne pouvons plus effectuer notre travail correctement", déplore Françoise Sivignon.

Le 22 août, le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot avait affirmé que l'objectif des autorités était "de ne pas laisser se réinstaller" de campement près du centre humanitaire porte de la Chapelle, qui est saturé. "Afin d'éviter toute reconstitution de campement sauvage sur la voie publique, les forces de police ont pour mission de lutter contre l'occupation indue de l'espace public avec du matériel (matériel de couchage, tente, matelas...)", avait-on précisé de source policière.

C. B avec AFP