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Société

Migrants à Calais: les commerçants inquiets de leur baisse d'activité

Environ 4.500 migrants vivent dans la "Jungle" de Calais, dans des conditions très précaires.

Environ 4.500 migrants vivent dans la "Jungle" de Calais, dans des conditions très précaires. - Philippe Huguen - AFP

Une centaine de commerçants rassemblés dans un "collectif des entrepreneurs et des commerçants du Calaisis" réclament un moratoire sur les taxes en raison d'"une forte baisse de l'activité" due à la crise migratoire, a indiqué mardi le président de ce collectif, Frédéric Van Gansbeke.

"C'est un appel au secours, il faut réagir. Nous n'avons aucune vision, ni à court terme ni à long terme, nous sommes très inquiets pour l'avenir: il y a une forte baisse de l'activité et des chiffres d'affaires, et il y a un vrai risque sur l'emploi", a déclaré M. Van Gansbeke à l'AFP. Le collectif, a-t-il affirmé, compte une centaine d'acteurs économiques locaux (commerçants, restaurateurs, débitants de tabac, routiers...).

Permettre aux sociétés "de se reconstituer une trésorerie"

Selon lui, les difficultés des acteurs économiques du Calaisis sont dues à la baisse de l'attractivité du territoire, elle-même liée à l'afflux de migrants: "On ne rayonne plus, on n'attire plus les touristes à cause de l'image véhiculée dans les médias de la crise migratoire", a-t-il dit. "On a laissé un camp ressemblant à un bidonville s'installer et les images diffusées dans les médias créent une défiance, les gens ne viennent plus à Calais", s'est plaint ce boulanger, également président de l'Union des commerces du Calaisis.

Le collectif demande aux autorités "un moratoire total de toutes les taxes locales et nationales", comme les taxes sur les salaires, la TVA ou la cotisation foncière des entreprises, pour permettre aux sociétés "de se reconstituer une trésorerie", a expliqué M. Van Gansbeke. Mais il demande aussi le déplacement du camp des migrants, baptisé la "Jungle". "Le déménagement du camp permettra de créer un vrai camp, propre et géré aux normes HCR (Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU, ndlr), qui ne soit ni placé en zone Seveso ni inondable (...), cela changerait l'image actuellement diffusée dans les médias de la ville avec son bidonville", a estimé M. Van Gansbeke.

H. M. avec AFP