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Société

Michel Onfray: "Vous avez la possibilité aujourd'hui d'être raciste, homophobe, antisémite si vous le faites au nom du Coran"

Le philosophe, invité de l'émission "Et en Même Temps" ce dimanche, faisait référence à l'agression antisémite d'Alain Finkielkraut par un gilet jaune proche de la mouvance salafiste, en février 2019.

Michel Onfray était ce dimanche l'invité d'Apolline de Malherbe pour Et en Même Temps. Venu présenter son livre sur le mouvement des gilets jaunes, titré Grandeur du petit peuple, le philosophe a également abordé la question de la République et de ses relations avec l'islam, qu'il évoque dans son dernier ouvrage.

"Aujourd'hui, il y a une espèce de honte de la République à être républicaine, une incapacité de la République a affirmé ses valeurs", a-t-il commencé, faisant notamment référence à l'agression verbale d'Alain Finkielkraut par un homme proche de la mouvance salafiste en marge d'un rassemblement des gilets jaunes, en février 2019, et alors que la France vient de commémorer le 5e anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo, l'Hyper Cacher et Montrouge.

"Ça, on n'a pas le droit de le dire"

"On ne peut pas dire qu'on aime la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité et le féminisme, ce qui constitue les fondations de la République, ce que je défends", a-t-il poursuivi: "Et puis défendre des gens qui disent 'on n'en a rien à faire de la liberté, on n'en a rien à faire de l'égalité, on se moque de la fraternité, on se moque des homosexuels, des femmes'. Vous avez la possibilité aujourd'hui d'être raciste, d'être homophobe, d'être antisémite. Il vous suffit juste de dire que vous le faites au nom du Coran", a affirmé Michel Onfray. Avant d'ajouter: "Mais ça, on n'a pas le droit de le dire."

Ce n'est pas la première fois que le philosophe dénonce ce qu'il qualifie souvent comme une forme de complaisance de la République vis-a-vis de l'islam. En 2015, il avait par exemple déclaré qu'il était possible de "tirer sur le catholicisme mais on ne peut pas toucher à l'islam ou au judaïsme".

Juliette Mitoyen