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Société

Maurice Lévy plaide pour un effort des plus riches sur trois ans

Les Français les plus favorisés devront être davantage mis à contribution pendant trois ans, le temps de réduire le déficit, mais le gouvernement devra veiller à trouver le juste équilibre pour éviter un exode des plus riches, a déclaré le président du di

Les Français les plus favorisés devront être davantage mis à contribution pendant trois ans, le temps de réduire le déficit, mais le gouvernement devra veiller à trouver le juste équilibre pour éviter un exode des plus riches, a déclaré le président du di - -

par Gwénaelle Barzic et Leila Abboud PARIS (Reuters) - Les Français les plus favorisés devront être davantage mis à contribution pendant trois ans,...

par Gwénaelle Barzic et Leila Abboud

PARIS (Reuters) - Les Français les plus favorisés devront être davantage mis à contribution pendant trois ans, le temps de réduire le déficit, mais le gouvernement devra veiller à trouver le juste équilibre pour éviter un exode des plus riches, a dit mercredi à Reuters le président du directoire de Publicis, Maurice Lévy.

L'exécutif français, qui s'apprête à annoncer un train de mesures pour tenir ses objectifs de réduction des déficits, envisage notamment une contribution des plus favorisés qui pourrait prendre la forme d'une imposition exceptionnelle des revenus les plus élevés.

"Tout le problème, c'est de calculer la contribution de manière à ce qu'elle ne soit pas uniquement symbolique et qu'elle ne soit pas non plus un découragement pour les classes dirigeantes ou pour les gens favorisés qui se diraient 'dans ce cas je pars'", a déclaré Maurice Lévy, qui préside aussi l'Association française des entreprises privées (AFEP).

"C'est donc un équilibre à trouver de manière à ce que oui ce soit un effort, qu'il soit limité dans le temps, qu'il permette de régler les problèmes, qu'il soit significatif mais qu'il ne soit pas décourageant", a-t-il ajouté lors d'un entretien à Reuters.

Dans une tribune dans Le Monde mi-août, Maurice Lévy avait lancé l'idée d'une contribution des plus riches en France, avant d'être rejoint par une quinzaine d'autres dirigeants de grandes entreprises.

Le gouvernement et plusieurs responsables de la majorité ont suggéré que cette contribution touche les revenus supérieurs à un million d'euros annuel. Les quelque 30.000 ménages concernés verseraient ainsi un total d'environ 300 millions d'euros d'impôts supplémentaires l'an prochain selon les calculs du rapporteur UMP du budget à l'Assemblée, Gilles Carrez.

PAS DE TASSEMENT DES INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES

Certaines voix se sont élevées pour dénoncer une mesure cosmétique, qui serait sans effet sur la répartition des richesses en France.

"Je ne veux pas que ce soit uniquement symbolique, je pense qu'il faut que ce soit une vraie contribution", a dit Maurice Lévy, qui plaide dans un premier temps pour un effort limité dans la durée, sans exclure par la suite une refonte plus globale du système d'imposition.

"Je pense qu'il faut trois ans pour pouvoir redresser les finances publiques à condition d'avoir une action soutenue et vigoureuse", a-t-il ajouté. "Après, on fait le bilan, et si au bout de trois ans on se rend compte que c'est mieux de réformer le système, on réformera le système."

Maurice Lévy s'est montré confiant dans la capacité de la France à redresser ses finances, tout en insistant sur la nécessité de réformes structurelles. La France souffre notamment, selon lui, d'un coût du travail rendu trop élevé par les charges sociales, ainsi que d'un droit du travail particulièrement complexe, notamment en matière de restructurations.

Maurice Lévy est à la tête du troisième groupe publicitaire mondial en termes de chiffres d'affaires, dont l'activité est sensible à l'évolution de la conjoncture économique.

Alors que les Bourses viennent de traverser trois semaines noires, plombées par les craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale et les problèmes de dette souveraine dans la zone euro et aux Etats-Unis, le patron de Publicis a dit ne pas constater de signes de fléchissement de l'activité.

"Ce que nous avons fait pour l'instant au mois d'août, c'est d'appeler beaucoup de nos clients et d'essayer de comprendre ce qui allait se passer sur les investissements à venir", a-t-il expliqué. "Pour l'instant, les indications que nous avons sont des indications d'un maintien de l'investissement sans beaucoup de changements."

Il s'est montré optimiste pour l'année prochaine, qui sera marquée par deux événements sportifs majeurs : les Jeux olympiques de Londres et l'Euro 2012 de football.

"Avec ces deux événements, on sait déjà que cela ajoute entre 80 points de base à 120 points de base de croissance", a-t-il dit.

Edité par Dominique Rodriguez