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Société

Marne : le braqueur abattu par un bijoutier «n'avait pas de munitions»

La bijouterie située dans le centre-ville de Sézanne.

La bijouterie située dans le centre-ville de Sézanne. - -

Deux braqueurs venaient d'entrer dans la petite bijouterie de Sézanne. L'homme, qui se trouvait au premier étage, est descendu avec une arme de poing et a tiré. Selon le procureur, il n'avait pas de munitions dans son arme.

Un bijoutier de Sézanne, dans la Marne, est en garde à vue après avoir abattu son agresseur venu le braquer ce jeudi vers 16h30.

A 16h30 « un malfaiteur », « est entré dans la boutique et a demandé à ce qu'on lui montre des bijoux », a déclaré le procureur de Châlons-en-Champagne, Christian de Rocquigny.

Jugeant l'homme qui portait un bonnet « pas très clair », le bijoutier « est probablement descendu avec une arme » et a tiré « à quatre reprises avec son pistolet automatique de calibre 9 mm », a poursuivi le magistrat, précisant que le braqueur était muni d'un gomme cogne. Selon le procureur, le bijoutier, qui dispose d'une autorisation préfectorale de détention d'arme, a été « mis en joue » par le braqueur avant d'ouvrir le feu.

Blessé, le malfaiteur « s'est effondré devant la bijouterie » après en être sorti « en titubant » laissant « tomber son arme, écartée par un passant qui a donné un coup de pied dedans », a indiqué le procureur. « Il est mort sur place à 17h35, malgré la tentative de réanimation des pompiers », selon le procureur.

« Quatre entrées et sorties de balles 9 mm »

Sur son corps, le médecin légiste a constaté « quatre entrées et sorties de balles 9 mm, correspondant à l'arme du bijoutier, trois sur l'avant et une sur le côté », a encore dit Christian de Rocquigny. Une autopsie doit avoir lieu vendredi.

Placé en garde en vue à la gendarmerie de Sézanne, le bijoutier a été entendu par les enquêteurs, tout comme sa femme en qualité de témoin, selon le procureur.

Lors des coups de feu, « un ou deux malfaiteurs attendaient dehors et ont pris la fuite en voiture », et étaient recherchés par les gendarmes de la section de recherches de Reims, qui ont déclenché le plan Epervier, a-t-il précisé.

Le procureur a également fait état d'une tentative de braquage commise deux heures plus tôt à 65 km de là, et s'est interrogé sur un éventuel rapport entre les deux affaires. Deux hommes armés avaient pénétré dans une agence du Crédit agricole à Vitry-le-François, dans la Marne.

« Sa femme était traumatisée »

Le bijoutier, 54 ans, propriétaire de sa boutique, et qui vit à Sézanne depuis « cinq six ans », selon un poissonnier de Sézanne, est un « tireur de cible », qui « fréquente le stand de tir ». L'enquête dira si le bijoutier a agi « en état de légitime défense », précisant que le braqueur « n'avait pas de munitions dans son arme ».

Selon la femme du bijoutier, la boutique avait déjà été braqué quatre fois. Depuis un précédent braquage, il y a six mois « sa femme était traumatisée, vraiment heurtée. Elle avait beaucoup de mal à s'en remettre », a souligné le poissonnier. Selon lui, le quartier était encore « bouclé complètement » jeudi soir.

L'affaire de Sézanne rappelle celle survenue en septembre à Nice lorsqu'un autre bijoutier, Stephan Turk, avait tué un des braqueurs qui venaient de le dévaliser lors de sa fuite en scooter. Stephan Turk a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique.

La question de la légitime défense avait été posée, et une partie de l'opinion avait alors pris fait et cause pour le bijoutier, jugé victime d'une insécurité grandissante, alors qu'il avait déjà été victime d'un vol à la disqueuse en 2012. Dès jeudi, des appels étaient lancés sur Facebook à soutenir le bijoutier de Sézanne.

La rédaction