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Société

Mariage homo : des milliers de manifestants dans cinq villes de France

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Entre 12.700 et 32.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté samedi contre le mariage homosexuel.

"Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant" : entre 12.700 et 32.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté samedi contre le mariage homosexuel dans cinq grandes villes, notamment à Bordeaux, dans le cadre du mouvement national "la manif pour tous".

Les manifestants, selon la police ou les organisateurs, étaient entre 7.000 et 20.000 à Bordeaux, entre 3.500 et 8.000 à Lille, 1.200 à Nancy où les organisateurs n'ont pas donné de chiffre, entre 800 et 2.500 au Mans et entre 250 et 500 à Reims.

Le 17 novembre, l'opposition au mariage homosexuel avait mobilisé plus de 100.000 personnes à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes ou Rennes. Le lendemain, l'institut Civitas, proches des catholiques intégristes, avait mobilisé 9.000 manifestants à Paris. La journaliste Caroline Fourest et des militantes de l'association féministe Femen, dont l'une avait provoqué les manifestants en écrivant Fuck God sur sa poitrine, avaient été agressées.

>> Caroline Fourest prise à partie par des manifestants anti-mariage homo

Samedi, plusieurs contre-manifestations ont eu lieu, dont la plus importante a réuni entre 2.500 et 3.000 personnes à Bordeaux. Les contre-manifestants, favorables au projet de mariage homosexuel, étaient entre 250 et 300 au Mans, 200 à Nancy, une cinquantaine à Lille, très peu à Reims.

"J'ai un papa, j'ai une maman"

Dans chaque ville, des élus locaux participaient aux manifestations, tant du côté des anti que des pro mariage homosexuel.

Partout, les nombreuses forces de l'ordre ont fait en sorte que les cortèges ne se rencontrent pas et aucun indicent n'a été signalé en début de soirée.

Ballons bleus, blancs et roses, tee-shirts représentant le logo du mouvement - un homme et une femme tenant deux enfants par la main -, venus en famille et très souvent avec une poussette, les manifestants ont repris dans les cinq villes les slogans de "la manif pour tous" comme "un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant" ou "tous nés d'un homme et d'une femme". Ou encore, comme au Mans, "j'ai un papa, j'ai une maman et des grands-parents, donc je suis".

Les porte-parole avaient appelé les participants à "ne pas répondre aux provocations" éventuelles, sauf par de grands sourires", et Frigide Barjot, l'humoriste catholique qui est une des initiatrices de ce mouvement se disant apolitique et non confessionnel, avait même conseillé "d'applaudir" d'éventuels couples homosexuels qui viendraient à s'embrasser sous les yeux des manifestants. Elle avait même suggéré, au cas où des militantes de Femen "en petite tenue" auraient déboulé, que les manifestantes "se déshabillent aussi pour être en situation d'entamer un dialogue équitable".

Frigide Barjot, présente à Lille, a considéré que le projet de loi sur le mariage homosexuel "remet complètement en cause les structures de la société en changeant les règles naturelles, pluriséculaires, de la filiation homme-femme, père-mère".

Manif pour tous

À Reims, les organisateurs expliquaient que le projet de loi "prépare l'ouverture de la procréation médicalement assistée pour tous et [...] la légalisation de la gestation pour autrui".

"Nous sommes déterminés à signifier notre opposition à ce projet de loi", lançait à Bordeaux le coordinateur pour le sud ouest, Raphaël de Bourayne.

Non loin de lui, Xavier Bongibault, président de "Plus Gay Sans Mariage", association d'homosexuels hostiles au projet du gouvernement, affirmait que "le peuple de France n'est pas pour ce projet de loi" et que "les personnes qui s'opposent à ce projet de loi ne sont pas homophobes". "C''est l'homosexuel que je suis qui le dit", ajoutait-il.

À Reims, un jeune homme d'origine asiatique de 17 ans, adopté comme ses six frères et soeurs, a expliqué sous les applaudissements "qu'à l'orphelinat, les enfants rêvent tous d'un père et d'une mère, pas de deux papas ou de deux mamans".

Du côté des contre-manifestants, Paul Vinot, président de la LGP locale, a évoqué à Bordeaux "les amalgames" car il n'est "pas question" de laisser la "liberté de conscience" aux élus réticents à marier des homosexuels.

La "manif pour tous" organise une grande manifestation nationale à Paris le 13 janvier. Civitas a l'intention de s'y agréger. Le débat sur le projet de loi débutera le 29 janvier à l'Assemblée nationale.

T.B. avec AFP