Mariage gay : première journée de débat à l’Assemblée et premières passes d’armes

L’examen du projet de loi sur le mariage gay a débuté mardi à l’Assemblée nationale et devrait durer, sans interruption, jusqu’au 12 février. L’opposition a notamment déposé deux motions pour repousser l’examen du texte.

Il occupera désormais les députés jour et nuit, samedi et dimanches inclus, jusqu’au 12 février, date prévue du vote du texte : le projet de loi de « mariage pour tous » est débattu depuis mardi à l’Assemblée nationale.
Vendredi devrait commencer la bataille autour des quelques 5 000 amendements, en quasi-totalité déposés par l'opposition. Mais en fin d'après-midi mardi, déjà, les députés ont repoussé deux motions de procédure présentées par l'opposition, l'une de rejet préalable défendue par Henri Guaino, l'autre de renvoi en commission défendue par Jean-Frédéric Poisson.

« Qui peut croire que la République n’en sortirait pas blessée ? »

« La plupart de ceux qui sont opposés à ce projet n’ont ni moins de cœur ni moins de générosité que ceux qui le soutiennent », a ainsi affirmé le député UMP des Yvelines, ancienne plume de Nicolas Sarkozy. « A ces Français simples et dignes qui ne demandent au fond qu’un peu de respect, de République et de démocratie, qu’allons-nous leur répondre ? Taisez-vous ? Qui peut croire que la République n’en sortirait pas blessée ? »

« Je vous invite à beaucoup plus de modération »

La ministre de la Famille Dominique Bertinotti, qui défend le texte du mariage homosexuel au côté de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, lui a alors répondu. « Je voudrais simplement interpeller monsieur Guaino et lui demander s’il rend vraiment service à la France en brandissant une vision apocalyptique du devenir de la France. Cette vision n’est faite que pour générer peurs et angoisses ! Vraiment, je l’invite à beaucoup plus de modération ».

Une prière pour « changer l'attitude des parlementaires »

Opposition et majorité vont maintenant s’opposer quasiment sans interruption jusqu’au jour du vote, le 12 février. Et alors que débutait la séance de nuit mardi soir, à quelques mètres du Palais-Bourbon, plus d'une centaine de catholiques intégristes, chapelets à la main, ont récité des prières pour demander à « la Vierge Marie » de « changer l'attitude des parlementaires » favorables au projet de loi sur le mariage homosexuel.

Mathias Chaillot