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Société

Mariage gay : explosion des appels à SOS Homophobie

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SOS Homophobie tire la sonnette d’alarme : avec le débat sur le mariage gay, la parole homophobe s’est libérée et l’association reçoit trois fois plus de témoignages qu’il y a un an.

C’est l’une des conséquences perverses, et pas forcément visible à première vue, du débat autour du mariage pour tous : la hausse des actes et des propos homophobes. Au mois de décembre, SOS homophobie a reçu trois fois plus d'appels que l'an dernier à la même époque, plus de 350 contre une centaine en décembre 2011.
Pour l’association, cette recrudescence des témoignages est directement liée au débat sur le mariage pour tous, qui aurait libéré la parole homophobe.

« Des conséquences négatives pour un certain nombre d’homos »

Elisabeth Ronzier, la présidente d'SOS Homophobie reçoit de nombreux témoignages d'homosexuels qui doivent, aujourd'hui, faire face à des attaques plus ou moins violentes. « On a un nombre croissant de témoignages d’homosexuels qui allaient très bien il y a peu et qui, avec toute l’homophobie véhiculée par le débat, se sentent mal et disent "Je pensais que la société avait évolué, et finalement je me rends compte que je ne suis pas si bien accepté par ma famille". Par exemple au réveillon, on leur dit qu’ils ne devraient pas mériter d’avoir le droit de se marier. On se rend compte que tout ce débat a vraiment des conséquences négatives pour un certain nombre de personnes homos ».

« Insultés, rejetés par leur famille »

Si le phénomène était visible, la militante associative ne pensait pas pour autant qu’il était si fort. « On savait qu’on avait une grosse augmentation du nombre de témoignages cette année, mais on ne s’attendait pas à une telle explosion en décembre. On reçoit 10 témoignages par jour, très divers, des victimes d’insultes, de rejet de leur famille, les gens scandalisés par les propos tenus dans les médias, ou par leur famille, dans le cadre du débat sur le mariage pour tous ». Une seule solution, selon Elisabeth Ronzier, faire passer la loi, et rapidement s’occuper de l’intolérance. « Il est vraiment urgent de voter cette loi et se rendre compte qu’il faut travailler concrètement sur la lutte contre l’homophobie ».

Mathias Chaillot avec Céline Martelet