BFMTV
Société

Manque de neige sur les pistes de ski: quel impact sur le nombre et la gravité des accidents?

Le personnel d'urgence de la patrouille de ski évacue un skieur blessé à la station de ski de Val Thorens. (photo d'illustration)

Le personnel d'urgence de la patrouille de ski évacue un skieur blessé à la station de ski de Val Thorens. (photo d'illustration) - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Le faible enneigement des pistes touche la France mais aussi, entre autres l'Autriche. S'il semble corrélé à une baisse des accidents sur les pistes, la nature de ceux-ci varient entre les deux pays.

Les stations de ski manquent de neige dans plusieurs pays d'Europe. En Autriche, cette situation a mené à une baisse du nombre de blessures sur les pistes du fait d'une fréquentation moindre, une tendance qui semble similaire en France. Mais alors que les accidents graves et mortels sont en hausse sur les pistes autrichiennes, les professionnels français contactés par BFMTV.com évoquent une situation contraire.

Une surmortalité en Autriche

Le nombre de personnes décédées sur les pistes de ski en Autriche est particulièrement haut cette année. Treize personnes ont perdu la vie au total depuis l'ouverture de la saison le 1er novembre, dont neuf après des accidents dits "traumatiques", c'est-à-dire liés à un choc ou une chute. Des chiffres qui ont presque doublé par rapport à l'an dernier malgré la baisse globale du nombre de blessures sur les pistes: 500 cet hiver contre 700 l'hiver dernier à la même période.

Cette surmortalité s'explique en partie par le manque de neige en bord de piste qui amortit habituellement les chutes mais qui n'est pas présente lorsque des canons à neige ne fonctionnent que pour enneiger la piste en elle-même. Autre raison: les températures sont trop élevées pour que de nouvelles précipitations neigeuses soient enregistrées. C'est donc de la pluie qui tombe du ciel, ce qui crée du verglas au contact du sol et favorise les accidents.

Ces températures restent toutefois suffisamment fraîches pour la neige ne fonde pas ou du moins pas à vive allure et pas partout. Cela permet de maintenir ouvertes un certain nombre de pistes plus dangereuses (rouges et noires), même avec une neige de qualité réduite par rapport à de la neige tombée récemment.

Moins d'accidents graves en France

En France, le manque de chutes de neige est comparable avec la situation en Autriche et semble provoquer une baisse des accidents occasionnant des blessures, qui peut aussi être liée à un baisse de fréquentation des pistes (-16% depuis l'ouverture des stations pour l'exploitant N'PY selon nos confrères d'Actu.fr par exemple). Mais contrairement à l'Autriche, les accidents sont moins graves.

"On a un tiers de blessés en moins par rapport à l'année dernière", affirme Gilles Simon, reponsable des remontées mécaniques sur la station de Piau Engaly, dans les Hautes-Pyrénées.

Situation similaire sur la station de Valmorel, en Savoie. Le directeur de l'Office de tourisme de la commune, Matthieu Magnin, la justifie par le fait que les 40% des pistes ouvertes sur le domaine ne permettent pas aux skieurs d'avoir assez de place pour développer des comportements accidentogènes sur les pistes. "Ça bouchonne un peu", résume-t-il.

Autre élément: les pistes ouvertes sont presque exclusivement (selon les stations) les pistes vertes et bleus, soit les moins dangereuses. "Si tout le domaine était ouvert avec une neige un peu béton, je pense qu'on aurait plus d'accidents graves", juge Matthieu Magnin.

Gillet Glenn