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Manifestations

Un 1er-Mai tendu à Paris, mais l'"apocalypse" évitée

D'après le ministère de l'Intérieur, 28.000 manifestants ont été recensés ce mercredi dans les rues de la capitale. 24 d'entre eux et 14 membres des forces de l'ordre ont été blessés.

Pluie de pavés et de lacrymogène, vitrines brisées: le défilé parisien du 1er mai a rapidement dégénéré ce mercredi quand plusieurs centaines de radicaux ont affronté les forces de l'ordre, causant des dégradations, mais sans faire de Paris la "capitale de l'émeute" comme annoncé.

A la mi-journée, une foule bigarrée patientait sur le boulevard du Montparnasse, bien avant le départ annoncé de la manifestation syndicale. Des groupes de personnes encapuchonnées se sont mêlées aux gilets jaunes et militants syndicaux cassant la croûte sous le soleil. Après avoir passé masque et sweat noir, ils sont remontés en colonne vers la tête de cortège.

Des tensions avant le départ du cortège

Vers 13h, les premiers projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre qui protégeaient la brasserie "La Rotonde", où le chef de l'Etat avait célébré sa qualification au second tour de la présidentielle il y a deux ans. Symbole "macroniste", elle faisait partie des cibles des black blocs selon les appels circulant sur les réseaux sociaux pour cette journée voulue "apocalyptique". 

Visés par des jets de bouteilles en verre et de pavés, policiers et gendarmes -- plus de 7.400 étaient déployés à Paris où étaient attendus "1.000 à 1.200 activistes radicaux" selon les autorités - ont immédiatement répliqué en tirant des grenades lacrymogène et de désencerclement. Postées devant les vitrines de commerces, les forces de l'ordre ont progressivement amplifié leurs charges.

Un commissariat pris d'assaut

La CGT, dont le service d'ordre semblait débordé, a dénoncé "une répression inouïe et sans discernement" après les "actes de violences de certains", accusant les forces de l'ordre d'avoir "gazé" leurs militants, contraignant Philippe Martinez à quitter temporairement le cortège.

Après un relatif retour au calme, les tensions ont redoublé quand la tête de cortège est arrivée vers 15h30 place d'Italie, dans le 12e arrondissement, fin du parcours de la manifestation syndicale. 

Devant le commissariat du 13e arrondissement, des black blocs, les mains gantées de noir, ont tenté de repousser et mettre à terre des barrières anti-émeutes protégeant l'enceinte, encouragés par des gilets jaunes. Les lieux ont rapidement été inondés de lacrymogènes, comme la place d'Italie voisine où tout le monde s'est mis à reculer puis à courir dans tous les sens. 

Sur les boulevards, des barricades ont été montées, des poubelles incendiées, des commerces attaqués à l'aide de briques ou de barres de fer. Les vitrines de restaurants, d'un salon de massage et d'une banque - sur laquelle a également été tagué "CRS = DAESH" - ont été brisées, essentiellement sur le boulevard Saint-Marcel. 

28.000 manifestants recensés à Paris

Vers 19h30, le ministère de l'Intérieur a annoncé que 28.000 manifestants ont été recensés dans les rues de la capitale. Les autorités ont par ailleurs indiqué que 24 manifestants et 14 membres des forces de l'ordre ont été blessés.

A 18h, la préfecture de police de Paris a quant à elle évoqué 330 interpellations et 220 gardes à vue, ajoutant que les forces de l'ordre ont procédé à 17.706 contrôles préventifs.

Mélanie Rostagnat avec AFP