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Séquestration des deux dirigeants de Goodyear: que risquent les salariés?

Les dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord ont été séquestrés près de trente heures.

Les dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord ont été séquestrés près de trente heures. - -

Libérés dans l'après-midi ce mardi, deux cadres de Goodyear ont été séquestrés près de 30 heures dans les locaux de l'usine Amiens-Nord. Que risquent-ils? Jean-Paul Teissonière, avocat, nous livre son analyse.

Après trente heures de séquestration, ils ont pu quitter leur lieu de travail. Le directeur de la production et le DRH de l'usine Goodyear Amiens Nord ont été libérés mardi après-midi. Après l'annonce de la fermeture de l'usine, une partie des salariés retenaient les deux cadres depuis lundi matin. Que va-t-il advenir des salariés prêts à tout pour sauver leurs emplois? L'avocat Jean-Paul Teissonière dénonce "un dispositif légal inadapté" dans le cas de Goodyear.

Les salariés de l'usine d'Amiens-Nord avaient décidé de tenter le tout pour le tout, persuadés qu'ils n'avaient plus rien à perdre. Le Code pénal prévoit jusqu'à 30 ans de prison pour séquestration mais dans les faits, le droit est rarement appliqué. Pour Jean-Paul Teissonière, c'est le dispositif légal qu'il faut remettre en cause dans cette situation. "On a un dispositif légal complétement inadapté à la situation", explique-t-il.

L'ultime étape du rapport de force

C'est comme si la séquestration était devenue l'ultime étape du rapport de force entre patronat et syndicats. Pour l'avocat, "dans un contexte de mondialisation, c'est la violence qui permet d'obtenir des avantages complémentaires".

Parmi les autres affaires similaires récentes, il y a eu la séquestration de deux dirigeants de Molex à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, ou encore en 2010, celle de cadres de la Poste à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. A l'époque, une quinzaine de salariés, dont Olivier Besancenot, avaient été poursuivis en justice. Trois d'entre eux ont été condamnés à de simples amendes.

Annabelle Vilmont et Nicolas Behar