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Réforme du travail: les syndicats étudiants organisent la mobilisation

Le projet de réforme du travail pourrait bien se heurter à la mobilisation de la jeunesse française. Les syndicats lycéens et étudiants organisent la mobilisation pour la rentrée.

Période de vacances oblige, la mobilisation étudiante et lycéenne contre le projet de réforme du travail n'est pas encore bien définie. Mais dans les locaux des syndicats, on réfléchit déjà aux slogans. Dès la rentrée, les jeunes pourraient être nombreux à défiler contre le projet de loi dit "El Khomri", du nom de la ministre du Travail.

"Les assemblées générales sont en train de s'organiser petit à petit, cela prend du temps", détaille Zoïa Guschlbauer au micro de BFMTV. La présidente du syndicat étudiant FIDL explique que le "travail de fond" permettra "que tout le monde se mobilise d'un coup contre cette réforme".

Vers "un rapport de force social"

Les étudiants pourraient grossir les rangs d'un mouvement partagé avec les syndicats de salariés courant mars.

"Pour faire évoluer ce projet de loi ou obtenir son retrait, il y a besoin d'une mobilisation, d'un rapport de force social", explique William Martinet, président de l'UNEF. Le syndicat étudiant redoute la promesse dune "précarité à vie", pour les jeunes.

Et le spectre de la mobilisation contre le CPE en 2006 plane déjà.

"Cette réforme n'a rien à envier à celle proposée par Villepin en 2006, avec le contrat première embauche", avait expliqué cette semaine le représentant de l'UNEF sur RMC, en référence à la victoire des étudiants, il y a dix ans, qui avaient contraint le gouvernement à faire machine arrière après une mobilisation monstre.

UNEF et FIDL font partie des neuf syndicats qui se sont mis d'accord pour demander le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales prévu dans le texte défendu par la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Une nouvelle réunion intersyndicale est prévue le 3 mars prochain.

Une journée d'action nationale

Au delà des cercles universitaires, des représentants d'une dizaine d'organisations de jeunesse se sont réunis jeudi soir à Paris afin de préparer une journée d'action nationale le 9 mars prochain, date à laquelle le projet de loi doit être présenté à l'Assemblée nationale.

Jean-Baptiste, membre des jeunes du NPA, explique à BFMTV que "l'idée c'est de faire descendre les jeunes dans la rue, mais aussi de discuter de grèves".

Et mieux vaut ne pas minimiser la menace, car comme l'explique un conseiller ministériel dans Le Parisien, "les gamins dans la rue, ce serait vraiment emm..." pour le gouvernement.

Deux points cristallisent l'opposition à ce texte: le plafonnement des dommages et intérêts prud'homaux en cas de licenciement abusif, qui vont passer à 15 mois de salaire maximum soit moitié moins qu'aujourd'hui, et la clarification des licenciements économiques.

Ces deux articles sont vus par les détracteurs comme un risque d'augmentation des licenciements abusifs.
A. D. avec A.S Warmont et A. Pollez