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Réforme du permis: les auto-écoles organisent des opérations escargot 

De nombreuses auto-écoles ralentissent le trafic routier lundi, comme ici le 6 février, en région parisienne.

De nombreuses auto-écoles ralentissent le trafic routier lundi, comme ici le 6 février, en région parisienne. - Joël Saget - AFP

De nombreux axes routiers sont ralentis ce lundi par des véhicules d'auto-école. La profession exprime sa colère contre le projet de loi Macron, qui envisage de modifier le passage du permis de conduire.

"Je suis pris pour un con par Macron", "Un carnet de timbres et un permis de conduire", "La formation du conducteur n'est pas un objet de consommation comme les autres": voici ce que l'on peut lire ce lundi sur les affiches collées sur de nombreux véhicules d'auto-école. Plusieurs centaines d'entre eux mènent des opérations escargot, perturbant la circulation sur plusieurs axes routiers de France, pour contester la réforme du permis de conduire en cours d'examen au Parlement.

Blocages à Paris et en province

En région parisienne, entre 750 et 1.000 véhicules convergeaient lundi matin vers Paris, répartis entre la porte d'Auteuil (environ 200 voitures), un cortège venant des Yvelines (150 véhicules) et un convoi de 400 à 600 voitures en provenance de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a indiqué l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec), ajoutant que le convoi devrait arriver à l'Ecole militaire, à Paris, "en fin de matinée".

En particulier, le trafic était fortement ralenti sur l'A13 entre Poissy et Paris, selon le Centre national d'information routière, mais le cumul des bouchons enregistrés autour de la capitale était comparable au trafic habituel.

A Marseille, dès 7 heures, près de 250 voitures auto-école de la région bloquaient la circulation dans le centre, ne laissant passer les véhicules que sur une seule voie et provoquant un important bouchon. Outre Paris et Marseille, des rassemblements sont prévus dans treize villes comme Lyon et Bordeaux, à l'appel de l'Unidec et des trois principaux réseaux d'auto-écoles, ECF, CER et City'Zen.

Les moniteurs inquiets du projet de loi

La profession se mobilise pour faire évoluer le contenu de la loi Macron, dont l'examen se poursuivra la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Elle s'inquiète, entre autres, du recours possible, introduit par ce nouveau texte, à d'autres intervenants que les inspecteurs pour les examens pratiques du permis de conduire, notamment des agents de La Poste. Autre point de crispation, la suppression du seuil minimal obligatoire de vingt heures de cours avant présentation à l'examen. Les professionnels refusent également que l'évaluation initiale puisse se faire à distance, sans contact direct avec un professionnel, comme le prévoit la loi. 

"On discute, bien sûr, mais on ne cède pas", a déclaré lundi le Premier ministre Manuel Valls sur Europe 1. La disposition contenue dans le projet de loi Macron est "un coup de jeune, comme l'avait dit le président de la République, pour baisser le coût du permis de conduire et réduire les délais. Donc on ne cède pas", a expliqué le chef du gouvernement. Une réunion est prévue mardi entre les organisations syndicales et le rapporteur thématique du projet de loi Macron, le député PS Gilles Savary.

A. G. avec AFP