BFMTV
Manifestations

PSA Aulnay : quatre grévistes mis à pied

L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt pendant dix jours, a rouvert lundi matin dans une ambiance tendue, mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes.

L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt pendant dix jours, a rouvert lundi matin dans une ambiance tendue, mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes. - -

Ces "mises à pied sont conservatoires en vue de licenciements", a précisé lundi PSA Peugeot Citroën qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un vaste plan de restructuration.

Quatre grévistes, dont trois mandatés CGT, ont été mis à pied "en vue de licenciement" par la direction de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, en raison de leur implication présumée dans l'agression d'un huissier sur le site, a annoncé la direction lundi.

Il s'agit d'une "mise à pied conservatoire en vue de licenciement", a précisé la direction de l'usine PSA Peugeot Citroën qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un vaste plan de restructuration.

Le délégué CGT Jean-Pierre Mercier a confirmé que des "militants CGT impliqués dans le mouvement" étaient convoqués à un entretien préalable à licenciement avec mise à pied "à effet immédiat". La CGT, rejoint par SUD et des militants CFDT, avait appelé à la grève qui a paralysé l'usine du 16 au 18 janvier, puis ce lundi.

"Salir" le mouvement selon la CGT

Vendredi 18 janvier, au troisième jour de grève "avec occupation" de l'usine, certains grévistes ont commis des "dégradations" et ont exercé "des pressions" sur des non-grévistes, selon la direction.

Dans cette situation tendue, "des huissiers, qui sont officiers ministériels, ont été victimes de violences intentionnelles par des salariés du site et participants au mouvement. Ces faits sont constitutifs de fautes lourdes (requises dans un contexte de grève)", a-t-elle affirmé.

Interrogé à plusieurs reprises, Jean-Pierre Mercier a "formellement" nié que ces agressions aient eu lieu, réfutant "des accusations" visant à "salir" le mouvement de grève.

Au moins deux huissiers avaient porté plainte et une enquête, menée par la Sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis, a été diligentée. Dans ce cadre, cinq personnes sont convoquées cette semaine pour être entendues par la police.

Chaîne de production bloquée

L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt pendant dix jours, a rouvert lundi matin dans une ambiance tendue avec le renfort de plus de 200 cadres, mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes.

>> Lire aussi - PSA Aulnay : une réouverture sous haute tension

La direction a décompté 260 grévistes, la CGT 430, sur les 2.800 salariés de cette usine qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de 8.000 emplois, auxquels s'ajouteront 1.500 départs naturels non remplacés.

Face à des cadres venus en renfort d'autres sites qu'ils ont copieusement hué et sifflé, les traitant de "mercenaires", les grévistes ont massivement voté la grève en assemblée générale, se répandant ensuite sur la ligne de fabrication de la Citroën C3 pour convaincre les non grévistes de rejoindre le mouvement.

Le syndicat SUD et certains militants CFDT suivent le mouvement, tandis que le syndicat maison SIA, la CFTC, FO et la CFE-CGC ont appelé à la reprise du travail.

La direction avait promis, dans une lettre envoyée aux salariés, de les "protéger" ce lundi matin après 10 jours d'arrêt. Auparavant, elle avait dénoncé des "dégradations" de la part de certains grévistes et des "intimidations" contre des non grévistes.

C.P. avec AFP