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Manifestations

Prison des Baumettes à Marseille: les surveillants bloquent le Prado

Un surveillant dans les locaux délabrés des Baumettes, en juin 2013.

Un surveillant dans les locaux délabrés des Baumettes, en juin 2013. - -

Ils dénoncent un manque d'effectifs dans une prison surpeuplée, qui conduit le personnel à assumer "des rythmes de travail infernaux".

Une manifestation "hors les murs" pour un problème de longue date. Lundi matin, une quarantaine de surveillants du centre pénitentiaire des Baumettes, à Marseille, ont manifesté en centre-ville pour protester contre un manque d'effectifs, qu'ils dénoncent depuis des mois.

"C'est la première fois qu'une manifestation des surveillants se déroule à l'extérieur des Baumettes. D'habitude, les opérations de blocage se font juste devant l'établissement", a indiqué Jérémy Joly, secrétaire local du Syndicat pénitentiaire des surveillants, créé il y a quatre mois.

Les surveillants ont donc ralenti la circulation au rond-point du Prado, au centre de ce boulevard très passant du 8e arrondissement, distribuant des tracts au son des klaxons.

"On veut sensibiliser directement la population"

Les surveillants prison qui perturbaient la circulation #Marseille Rd Pt Prado lèvent le camp. Demandent + effectifs pic.twitter.com/p0kTBikz6M
— Burgatt Stephane (@S_Burgatt) 5 Mai 2014

Le but? Sensibiliser directement la population aux problèmes d'effectifs des surveillants, "qui affectent leur quotidien", explique le leader syndical. "Il manque environ 35 agents, alors que la surpopulation carcérale de 160%, avec 1.900 détenus, conduit à des rythmes de travail infernaux."

L'initiative n'a pourtant pas été du goût de tous les syndicats. "Tout ce qui est fait pour parler des problèmes d'effectifs est positif. Mais nous regrettons que cela ne se passe pas dans le cadre d'une intersyndicale", a ainsi commenté David Cucchietti, secrétaire local de la CGT pénitentiaire, le syndicat majoritaire.

La prison des Baumettes, à Marseille, reste l'un des pires centres de détention en France. En octobre 2012, le contrôleur général des prisons avait dénoncé "des conditions de détention inhumaines". Depuis, des travaux ont été entrepris pour remédier aux carences les plus sérieuses et un nouveau bâtiment a été mis en chantier. Il devrait accueillir environ 400 détenus à partir de 2016.

A. G. avec AFP