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Manifestations

Nouvelles manifestations lycéennes contre les expulsions

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PARIS (Reuters) - Des milliers de lycéens ont à nouveau manifesté vendredi en France pour protester contre l'expulsion de la collégienne...

PARIS (Reuters) - Des milliers de lycéens ont à nouveau manifesté vendredi en France pour protester contre l'expulsion de la collégienne d'origine kosovare Leonarda Dibrani, âgée de 15 ans, et d'un lycéen arménien de 19 ans, Khatchik Kachatryan.

La préfecture de police de Paris a compté 4.000 manifestants, le syndicat lycéen UNL en comptant pour sa part 12.000 dans la capitale et près de 20.000 en province.

A Paris, ils ont manifesté de la place de la Bastille à l'appel de l'Union nationale lycéenne (UNL) et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) pour défiler jusqu'à celle de la Nation, sous la surveillance d'un important dispositif policier.

Le mouvement s'est élargi à l'Union nationale des étudiants de France (Unef), première organisation étudiante, et à des représentants de syndicats enseignants.

"La première chose que je demande, c'est que le président de la République s'exprime. On est en train de piétiner un modèle républicain", a déclaré à la presse Ivan Dementhon, président de l'UNL. "On demande un changement de la loi si elle s'oppose à l'intégration", a-t-il ajouté.

L'UNL et l'Unef ont appelé à une nouvelle manifestation nationale le mardi 5 novembre.

Pour Ian Brossat, président du groupe communiste au conseil de Paris, "François Hollande doit entendre le message envoyé par la jeunesse".

"Le gouvernement doit changer la loi pour qu'on ait une politique d'immigration qui ne soit pas celle menée par Nicolas Sarkozy", a-t-il dit à des journalistes.

"PAS DE RÉCUPÉRATION !"

Les lycéens brandissaient des pancartes et des banderoles réclamant la fin des expulsions de jeunes étrangers scolarisés. "L'éducation c'est no border", "Libérez Khatchik", "Non aux expulsions", pouvait-on lire sur des pancartes.

Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui demande la démission du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, s'est joint discrètement aux manifestants. Il a dialogué avec des lycéens, distribué des autographes, avant de s'éclipser dans une brasserie. "Pas de récupération!", a crié un manifestant.

"Le parti de Jean Jaurès ne brûle pas les campements, le parti de Jean Jaurès ne piétine pas les jouets des gosses, le parti de Jean Jaurès n'arrête pas les enfants qui vont à l'école", avait-il lancé jeudi sur l'antenne de BFM TV.

Des lycéens continuent eux aussi à réclamer la démission du ministre de l'Intérieur, qui a essuyé une salve de critiques à gauche, y compris de collègues du gouvernement.

"Valls, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue", scandaient des manifestants.

L'UNL et la Fidl demandent le retour en France de Leonarda Dibrani, 15 ans, interpellée le 9 octobre dans le Doubs lors d'une sortie scolaire, et de Khatchik Kachatryan, qui était élève au lycée Camille-Jenatzy dans le XVIIIe arrondissement de Paris et a été expulsé samedi dernier vers l'Arménie.

L'exécutif attend pour s'exprimer les conclusions de l'enquête administrative menée sur l'expulsion de Leonarda et de sa famille au Kosovo. Les conclusions sont attendues samedi.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, estime quant à elle qu'"il faut mettre rapidement un point final à l'affaire Leonarda, qui n'a que trop duré et qui commence à exaspérer nos compatriotes".

"Cette famille n'a évidemment rien à faire en France, et il n'est pas besoin d'un rapport bâclé et orienté de l'inspection générale de l'administration pour le savoir", ajoute-t-elle dans un communiqué.

Gérard Bon, édité par Jean-Baptiste Vey