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Nouveau : la grève courte... qui dure

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Crise oblige, les cheminots adoptent deux nouvelles techniques de grève. Ça leur coûte moins cher et ça peut durer plus longtemps. Démonstration Gare Saint-Lazare, à Paris et à Nice.

59 minutes : c'est la nouvelle méthode de grève des cheminots. Légale mais peu utilisée jusqu'ici, cette technique permet de faire durer une grève plus longtemps, à moindre frais pour les salariés. Eric Bezon est délégué Sud Rail à Paris Saint-Lazare, où la grève des conducteurs dure depuis le 14 décembre. Pour lui, « cette nouvelle technique de grève permet de laisser le temps à la négociation et d'établir un rapport de force avec la direction. C'est l'arme moderne des grévistes ».

« 59 minutes de grève ne coûtent que 10 euros »

Et l'utilisation de ce droit est directement « liée à la perte de pouvoir d'achat des agents SNCF. Aujourd'hui, on ne peut plus faire grève comme avant, une journée entière. S'arrêter une heure coûte environ une dizaine d'euros. S'arrêter une journée coûte 7 ou 8 fois plus. » Déterminés à poursuivre ces petits arrêts, les syndicats y voient une manière pour eux de retrouver un peu de liberté depuis la loi sur le service minimum qui encadre plus strictement le droit de grève.

La grève tournante : des plannings revus chaque jour

Autre technique, la grève tournante : un jour de grève, par-ci par-là, pour chaque cheminot. Dans les Alpes Maritimes, et en particulier à Nice, la SNCF y est confrontée depuis le 9 décembre. Pour Francis Charles, directeur de l'établissement traction SNCF de PACA, ce nouveau type de grève est « très handicapant et perturbant : on n'a jamais le même pourcentage de grévistes d'un jour à l'autre ; ça varie entre 25 et 70%. Du coup, on doit adapter le programme du service au jour le jour. Ce qui n'est pas facile, vu que les grévistes préviennent "brutalement" qu'ils reprennent le travail. »

Juliette VINCENT, avec Aurélia MANOLI