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Mobilisation devant la prison de Nantes après l'évasion d'un détenu

Après l'évasion d'un détenu mercredi qui a blessé trois surveillants, trois syndicats appellent à bloquer l'accès de la maison d'arrêt de Nantes jeudi matin.

Après l'évasion d'un détenu mercredi qui a blessé trois surveillants, trois syndicats appellent à bloquer l'accès de la maison d'arrêt de Nantes jeudi matin. - -

Les personnels sont appelés à bloquer l'accès à la maison d'arrêt de Nantes jeudi matin, en signe de solidarité avec leurs collègues blessés mercredi par un détenu lors de son évasion.

L'Ufap, la CGT et FO ont appelé jeudi matin le personnel pénitentier à bloquer l'accès à la maison d'arrêt de Nantes, dès 6 heures, en signe de solidarité avec leurs trois collègues blessés à coups de cutter mercredi par un détenu qui s'est évadé.

Les syndicats demandent une "révision totale des niveaux d'escortes établis pour chaque détenu du Centre Pénitentiaire Nantes" ainsi que le "maintien des fouilles intégrales systématiques", selon un communiqué commun, dans lequel ils dénoncent un "climat délétère".

Une "erreur de saisie"

Stéphane Goetz, le détenu de 27 ans qui s'est évadé, a été condamné pour une tentative d'assassinat et est sous le coup d'une enquête pour une autre tentative contre un codétenu. L'escorte chargée de le surveiller lors d'un transfert médical n'incluait pas de renfort policier, alors que cela aurait dû être le cas. Le délégué régional de l'Ufap-Unsa Yann Hervé évoque mercredi soir une "erreur de saisie".

"Il s'est avéré que le niveau d'escorte était décidé de niveau 3, qui correspond au niveau minimal pour un accompagnement par les forces de l'ordre en plus de l'escorte pénitentiaire", a-t-il relaté. Mais "lors de son affectation par la suite en bâtiment il est fait état, sans aucune raison apparente, d'un niveau d'escorte 2 qui là, du coup, n'oblige en aucun cas l'accompagnement par les forces de l'ordre", a-t-il poursuivi.

Si les jours des surveillants ne sont pas en danger, deux d'entre eux ont été hospitalisés dont un a dû subir une intervention chirurgicale du fait de la profondeur d'une de ses blessures à la jambe.

Un cutter caché et un complice

Mercredi matin vers 10 heures, le détenu de 27 ans s'est évadé lors d'un transfert à l'hôpital où il devait subir une radio après une blessure à la cheville. "Arrivés à l'hôpital, les trois agents qui l'accompagnaient ont été pris à partie, le détenu a sorti une lame de cutter qu'il avait minutieusement cachée puisqu'elle n'a pas été découverte lors de sa fouille", a expliqué Samuel Gauthier, délégué CGT du centre pénitentiaire. "Du coup, il en a usé pour blesser les trois collègues: pour certains c'est à la main et au visage, d'autres à la jambe", puis s'est évadé.

Une fois dans la rue, l'homme "a tenté de monter à bord d'un véhicule". "Un des surveillants est intervenu pour l'en empêcher", a indiqué la procureure de la République de Nantes, Brigitte Lamy. Un scooter est alors arrivé et "Stéphane Goetz est monté dessus", a-t-elle ajouté.

Une soixantaine de policiers mobilisés

Une information judiciaire a été ouverte "pour évasion avec usage d'une arme et violences sur agents de l'administration pénitentiaire".

Dans l'après-midi, la police judiciaire nantaise, aidée par celle de Rennes, en charge des recherches et de l'enquête, a mobilisé pas moins de soixante hommes munis de la photo de l'homme évadé.