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Marseille : des postiers en grève depuis bientôt 3 mois

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Depuis le 7 octobre dernier, les facteurs sont en grève dans le 2e arrondissement de Marseille, qui englobe 20.000 personnes, plusieurs centaines d’entreprises et de commerçants. En cause : le recours à un intérimaire pour remplacer un postier en arrêt-maladie.

Depuis le 7 octobre (soit 83 jours), les facteurs sont en grève dans le 2e arrondissement de Marseille. Un arrondissement qui compte environ 20 000 habitants, plusieurs centaines d’entreprises et de commerçants. En cause : le recours à un intérimaire pour remplacer un postier en arrêt-maladie. Les négociations entamées depuis avec la direction n’ont toujours pas abouti.

« On nous envoie quelqu’un qui n’y connaît rien »

Les revendications s’acharnent sur le fait d’offrir un poste d’intérim à une personne non qualifié. Daniel Carnaza, cadre de l’entreprise et gréviste explique les raisons qui le pousse à refuser le recours aux intérimaires : « Avec l’interim, c’est un problème de formation ; on nous envoie quelqu’un qui était plombier ou vitrier et qui n’y connaît rien, donc le courrier est mal distribué. La Poste a décidé de casser la Poste : elle ne forme plus, elle envoie sur le terrain, dégrade le métier de facteur, et le service public en général ».

« Une perte d’au moins 30% de mon chiffre d’affaire »

La direction de la Poste, après 15 premiers jours sans courrier, a mis en place un service de distribution parallèle, en l’occurrence constitué aussi d’intérimaires. Service qui fonctionne deux à trois fois par semaine, de manière très imparfaite, selon certains témoignages
Jean-Pierre Tertian, avocat dans un cabinet du 2e arrondissement de Marseille, s’indigne de la situation qui l’empêche de travailler sereinement : « C’est un arrêt total de l’activité du cabinet. Le courrier, c’est l’essence même de mon métier. A cause de ça, j’ai eu une perte d’au moins 30% de mon chiffre d’affaire ». Il a assigné La Poste en justice début septembre mais l’affaire a été déboutée en première instance. Il a décidé de faire appel.

« L’intérim est un sujet marginal à la Poste »

Philippe Morelli, le porte-parole du service courrier de la Poste de Marseille, explique pourquoi les négociations n’aboutissent pas : « C’est à la direction de la Poste de choisir et d’avoir la responsabilité du recrutement. L’intérim est à la fois le sujet de la grève mais c’est un sujet qui, à La Poste, est marginal. Non seulement marginal dans le 2e arrondissement mais marginal quand on le rapporte à l’effectif de la Poste puisque ça représente 1% de l’effectif général. »

La Rédaction, avec Lionel Dian