BFMTV
Manifestations

Manifs à Paris: "un comité des sages" pour améliorer le comptage

Manifestation contre l'austérité à Paris le 12 avril 2014

Manifestation contre l'austérité à Paris le 12 avril 2014 - -

La préfecture de police de Paris a mis en place jeudi un "comité des sages", composé notamment d'universitaires, afin "d'améliorer" le comptage policier des manifestations.

10.000 selon la police... 50.000 selon les organisateurs: à chaque manifestation la guerre des chiffres est relancée. Afin "d'améliorer" le comptage policier des manifestations, variant souvent du simple au double avec celui des organisateurs, la préfecture de police de Paris (PP) a mis en place jeudi un "comité des sages", composé notamment d'universitaires.

"Le droit de manifester est important en démocratie", a déclaré devant la presse le préfet de police de Paris Bernard Boucault. "Nous avons progressé en matière de comptage, nous voulons plus de transparence et encore progresser".

"Trois personnalités indépendantes"

Un "comité des sages" composé de "trois personnalités indépendantes" a donc vu le jour et devra, a-t-il dit, "éclaircir et expertiser nos méthodes" ainsi que "nous faire des propositions afin d'améliorer (leur) exactitude".

Il est présidé par Dominique Schnnapper, universitaire et ancienne du Conseil constitutionnel, Pierre Muller, inspecteur général de l'Insee, et Daniel Gaxié, professeur de sciences politiques.

Le préfet de police a loué les "avancées" du comptage policier des manifestations rassemblant "au moins 3.000 personnes" dans la capitale. Il est manuel, a-t-il expliqué, mais "vérifié" par des comptages en amont et en aval des cortèges et, deux jours plus tard, avec la vidéo. Un système néanmoins "perfectible", reconnaît le préfet.

Ces dernières semaines, les trois "sages" se sont rendus sur le terrain avec les policiers du Renseignement, qui comptent les manifestants et donnent leurs éléments pour le chiffre officiel de la PP "automatiquement majoré de 10 %" pour parer toute "marge d'erreur". Les "sages", qui ont observé la "pertinence" de ce comptage, auront en charge de "vérifier" la "bonne mise en oeuvre" du dispositif policier et de valider en quelque sorte les chiffres officiels.

"Une méthode artisanale"

Ceux-ci peuvent "varier de un à six, voire plus", entre ceux des organisateurs et ceux de la police, reconnaît la PP. Mais tant le préfet que les trois experts ont précisé ne pas avoir de "botte secrète" pour procéder autrement. Ils n'excluent pas d'avoir désormais recours "aux nouvelles technologies" mais le "patron" du Renseignement René Bailly n'a pas semblé convaincu des expérimentations en cours à cet égard.

"On parle bien de comptage, pas d'extrapolation, notre méthode est certes artisanale mais elle a le mérite de compter", a dit René Bailly dans une allusion aux polémiques récurrentes sur les chiffres officiels lors de grandes manifestations. "Elle a fait ses preuves", a-t-il assuré, "elle peut être améliorée".

En 2013, sur 5.000 manifestations dans la capitale, il y a en a eu huit de plus de 10.000 manifestants, 31 de plus de 3.000. Celles des opposants au mariage gay ont donné lieu à des batailles de chiffres entre les organisateurs et l'opposition d'une part et le gouvernement d'autre part.

M.G. ave AFP et Cécile Ollivier (vidéo)