Manifestation de gens du voyage près de bordeaux

BORDEAUX (Reuters) - Plusieurs dizaines de caravanes de gens du voyage bloquaient dimanche le pont d'Aquitaine, sur la rocade de Bordeaux, dans les deux sens, provoquant d'importants embouteillages, a-t-on appris de source policière.

Venus d'un camp à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), ils ont décidé de manifester après s'être vu refuser l'accès à un terrain dans le quartier du lac de Bordeaux.

Sur instruction du président Nicolas Sarkozy, le gouvernement s'est fixé pour objectif de démanteler 300 camps illicites en trois mois, une stratégie dénoncée par l'opposition et qui commence à faire des remous jusque dans les rangs de la majorité.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a déclaré la semaine dernière que 40 camps avaient été évacués en quinze jours.

L'expulsion d'un camp à Montreuil (Seine-Saint-Denis) samedi a provoqué l'indignation de la maire écologiste de la ville, Dominique Voynet, et du député UMP Jean-Pierre Grand, proche de Dominique de Villepin.

Dans un communiqué diffusé dimanche, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon dénonce des "pratiques barbares" à l'égard des gens du voyage, qui sont en grande majorité français, et des Roms, originaires de Roumanie et de Bulgarie.

Le gouvernement "met en place une politique discriminatoire" et "néglige complètement les droits sociaux en vigueur, et en particulier le droit à l'hébergement social", déplore le parti dans un communiqué.

A Anglet, la police avait prévu d'évacuer le camp vendredi mais le tribunal de Bayonne avait accordé un délai jusqu'à lundi matin aux familles installées quelque 270 caravanes pour partir.

Leurs représentants avaient annoncé qu'elles s'engageaient à quitter les lieux dimanche.

Claude Canellas et Laure Bretton