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Manifestation contre un groupe de rap accusé d'homophobie

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CENON, Gironde (Reuters) - Une centaine de personnes ont manifesté samedi soir devant une salle de concert de Cenon, en Gironde, où devait se...

CENON, Gironde (Reuters) - Une centaine de personnes ont manifesté samedi soir devant une salle de concert de Cenon, en Gironde, où devait se produire le groupe de rap Sexion d'Assaut, accusé de propos homophobes.

Derrière une banderole "Tous contre l'homophobie", les manifestants réunis à l'appel d'associations comme la Lesbian and gay Pride Bordeaux (LGP) et le Collectif contre l'homophobie, ont protesté contre la tenue du concert.

A la différence d'une quinzaine d'autres villes, Cenon, commune de l'agglomération bordelaise, a maintenu le concert du groupe prévu dans une nouvelle salle, le Rocher de Palmer.

Alors que les spectateurs, souvent très jeunes, entraient dans la salle, le manager du groupe, Bams, a tenté en vain d'engager le dialogue avec les manifestants.

"La solution, c'est les gamins qui sont ici. Il y a une génération qui écoute cette musique, il faut leur parler", a-t-il dit.

Les organisations ont refusé la proposition de rencontrer les membres du groupe avant le concert.

"Je pense que le groupe devrait faire une chanson dénonçant l'homophobie, là il ferait preuve de pédagogie", a dit à Reuters Pierre Filgazzi, secrétaire de la LGP Bordeaux.

Alain David, le maire socialiste de Cenon, qui avait refusé d'annuler le concert, est venu lui aussi défendre son point de vue devant la salle située au pied des immeubles d'une cité.

"Il s'agit de faire de la pédagogie, pas d'exclure. On est là pour régler les problèmes de la société et la dernière chose à faire c'est l'homophobie. Mais il faut en parler", a-t-il dit à Reuters.

Parmi les manifestants se trouvaient d'autres élus socialistes en désaccord avec Alain David, à l'image de la conseillère régionale Naïma Charraï.

"Sur l'homophobie et l'exclusion, le Parti socialiste est très clair. La position d'Alain David est personnelle, et nous ne la partageons pas du tout", a-t-elle déclaré.

Le groupe qui depuis le début de la polémique affiche sur des tracts un message affirmant que "lutter contre l'homophobie, le racisme, l'antisémistisme, c'est l'affaire de tous", n'a convaincu aucun des manifestants sur ses idées et sa volonté de dénoncer l'homophobie.

Jeudi soir, une manifestation avait eu lieu devant la préfecture de la Haute-Garonne, à Toulouse, où un concert du groupe de rap a été maintenu.

Claude Canellas, édité par Elizabeth Pineau