BFMTV
Manifestations

Manifestation anti-loi Travail: "J'avais des flammes partout", témoigne un CRS blessé

Huit policiers ont été blessés jeudi en marge du cortège parisien contre la loi Travail. Deux d'entre eux ont été brûlés après le jet de cocktails Molotov lancés par un groupe d'individus cagoulés.

Des policiers pris dans les flammes. C'est l'une des images qui ont marqué la manifestation contre la loi Travail qui s'est déroulée jeudi dans les rues parisiennes. Au total, quatre manifestants et huit membres des forces de l'ordre ont été blessés par des jets de pierres, de pavés et de cocktails Molotov. Romain, CRS, est l'un d'eux. Lui souffre d'une blessure à la jambe. 

"J’ai une brûlure au second degré au niveau de la cuisse droite", témoigne-t-il auprès de BFMTV. "Le reste du corps n’a pas été atteint, le pantalon ainsi que la veste m’ont protégé. Après c’est venu jusqu’aux cheveux. Les flammes sont venues par l’arrière. Heureusement j’ai que ma blessure à la cuisse".

"Tombé au sol"

Romain et ses collègues ont été la cible pendant tout le parcours de la manifestation d'"un groupe d’individus bien ciblés, cagoulés avec des lunettes de plongée, des masques à gaz". "Ils n'ont fait que de s’en prendre à nous, les forces de l’ordre", assure le jeune CRS de 26 ans. Une tension et des violences qui ont trouvé leur point d'orgue à l'arrivée de la manifestation. 

"Quand ils sont arrivés place de la République, ils ont commencé à jeter des cocktails Molotov, des bombes artisanales", détaille le CRS.

La compagnie de Romain est appelée en renfort pour aider des gendarmes mobiles, pris à partie par des manifestants et bloqués dans la station de métro de la place. C'est à ce moment que la situation dégénère pour les forces de l'ordre. "Il y a un cocktail Molotov qui est arrivé et qui a explosé à mes pieds", poursuit-il.

"Je me suis retrouvé avec des flammes partout et je suis tombé au sol", se rappelle-t-il.

"Sur le coup on ne s'en rend pas compte"

Dégagé par ses collègues, il est mis en sécurité derrière des fourgons de police pour attendre l'arrivée des secours. "Sur le coup, on ne s’en rend pas compte", explique Romain. "Le soir même on ne réalise pas trop. C’est le lendemain matin quand on se lève et qu’on voit les images et que tout le monde s’inquiète forcément. Au niveau psychologique, c’est un peu difficile."

Le jeune policier doit déposer plainte vendredi après-midi. Selon lui, pour le moment, l'auteur du jet de cocktail Molotov n'a pas été interpellé. "Ils étaient tellement nombreux, c’était compliqué d’identifier une seule personne", reconnaît-il. Arrêté pour une période dix jours, le CRS de 26 ans se dit prêt pour retourner à ses missions. "Il ne faut pas leur donner raison, sinon ils ont gagné", prévient-il. "Je vais y retourner, c’est sûr... avec une appréhension."
Justine Chevalier avec Alexandra Gonzalez